Pourquoi créer votre entreprise à coté de vos études ou de votre job – conférence à l’école 42

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A 18 ans, j’ai décidé de quitter l’école pour créer ma première entreprise. Je n’avais qu’une envie : être libre. Après avoir surmonté de nombreux obstacles, j’ai réussi à mettre mon entreprise au service de ma vie, plutôt que d’avoir une vie au service de l’entreprise… Aujourd’hui, je voyage 6 mois par an et j’inspire des milliers d’entrepreneurs et de créateurs à être plus libres et plus heureux.

Que vous souhaitiez changer de vie, réussir sur Internet ou tout simplement devenir une meilleure personne, ma chaîne vous y aidera. Chaque jour, vous trouverez une nouvelle vidéo inspirante pour vous aider à vivre une vie plus riche.

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Transcription texte (littérale) de la vidéo « Pourquoi créer votre entreprise à coté de vos études ou de votre job – conférence à l’école 42 » :

Félix Bouquet : Bonjour à tous.

L’idée d’inviter Olivier Roland venait d’un post que j’avais fait sur le forum en vous disant qu’inviter des personnes inspirantes et motivantes, ça peut être bien.

On avait pensé sur le forum à Philippe Bloch, à Olivier Roland.

Je me suis lancé. Et grâce à 42 entrepreneurs qui m’a aidé pour inviter Olivier, il est là aujourd’hui et va vous faire une conférence.

En quelques mots, j’ai découvert Olivier Roland sur YouTube puisque maintenant, il a une chaîne YouTube très suivi.

Petit à petit, je me suis intéressé à tous ces travaux. Il a fait un blog « Des livres pour changer de vie » qui est très inspirante aussi.

Il a écrit un livre récemment qui a eu un grand succès que je vous conseille, qui est bien, un condensé de plein de méthodes et d’idées dans la vie pour être entrepreneur sur l’éducation et sur l’entreprise en général, qui s’appelle « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études » dont j’imagine que vous en avez entendu parler.

Olivier Roland : Bonjour à tous.

Pourquoi oser lancer son entreprise quand vous êtes étudiants ?

Avant de savoir pourquoi c’est intéressant de créer son entreprise quand on est étudiant, il faut déjà répondre à la question : Pourquoi être entrepreneur plutôt que salarié ?

Aujourd’hui, je vais vous donner 10, 5 raisons et pas une de moins pour lesquelles c’est intéressant, même important, d’être entrepreneur plutôt que salarié.

  • Raison N° 1 : L’expérience

Etre employé, ça permet d’engranger l’expérience.

Mais quand vous démarrez votre entreprise, quand vous êtes entrepreneur, vous acquérez l’expérience de manière beaucoup plus rapide, et ce, pour plein de raison.

Déjà, la première, c’est que vous êtes à la fois au four et au moulin.

Quand vous créez votre boîte, vous ne devez pas simplement être bon techniquement dans ce que vous faites. Vous ne pouvez pas juste être un bon développeur par exemple.

Le fait d’être entrepreneur, tout de suite, ça fait que vous êtes multi casquettes. Vous ne faites pas ça juste pour le fun, c’est une obligation.

Ça vous donne un point de vue sur l’entreprise qui est beaucoup plus large que tous les postes d’employés que vous ne pourriez jamais imaginer. Sauf si votre travail d’employé, c’est de diriger une entreprise. Ça existe.

Mais disons que quand vous démarrez, c’est compliqué quand vous sortez de l’école d’être embauché en tant que CEO d’une grosse boîte.

Par contre, créer votre boîte, c’est à votre portée.

Vous avez cette vision plus large et vous acquérez une compétence de base dans chacun des domaines qui est important pour votre entreprise.

Ça va être des compétences qui vont vous accompagner toute votre vie et qui, même si après vous décidez de revenir à une carrière de salarié, sera un atout énorme par rapport à vos collègues qui eux ont suivi le chemin classique.

Ensuite, créer votre entreprise, c’est une extraordinaire manière de rencontrer des gens passionnants.

Bien sûr qu’en tant qu’employé, on peut rencontrer des gens passionnants. Mais quand vous créez votre entreprise, quand vous êtes entrepreneur, vous rencontrez des gens que vous n’auriez jamais rencontrés sinon.

Vous allez rencontrer des personnes qui sont à la même démarche que vous, qui sont dans une démarche de création d’entreprise.

Vous allez rencontrer des entrepreneurs qui vont être ravis pour la plupart de partager leurs expériences, de vous donner des conseils, de se rappeler des erreurs qu’ils ont faites pour que vous, vous ne les commettiez pas.

Vous allez rencontrer des gens qui sont prêts à vous accompagner parce qu’ils savent que ce sont les créateurs d’entreprise qui créent en grande partie la richesse d’un pays.

J’ai personnellement arrêté l’école à 18 ans et j’ai créé ma première boîte dans la prestation d’informatique et développement de logiciels à 19 ans.

Je n’aurais jamais pu faire ça si je n’avais pas été accompagné par tout un réseau d’accompagnement qui existait dans ma ville. Je viens de Lille à la base.

Passer du statut du lycéen à celui du chef d’entreprise, c’est compliqué. Et c’est en me mettant en marche dans ce projet et en allant rencontrer toutes les personnes qui pouvaient m’aider que j’ai réussi à développer des compétences nécessaires pour créer ma boîte à 19 ans.

Toutes ces personnes que j’ai rencontrées ont été fascinantes, impressionnantes.

J’ai rencontré des gens à la chambre de commerce, dans les banques, dans les associations d’accompagnement, des entrepreneurs, des gens de tout horizon qui étaient unis quelque part dans un seul but, celui de m’aider à créer ma boîte.

Quand vous créez votre boîte, vous allez avoir plein de personnes qui se rejoignent dans votre mission et qui vont vous aider parfois bénévolement, parfois en échange d’autre chose. Et c’est un formidable accélérateur d’apprentissage d’expérience.

L’application immédiate

Ce qui est intéressant quand vous avez votre boîte, c’est que, vous allez pouvoir mettre en pratique directement tout ce que vous apprenez et qui est utile dans votre boîte.

Les études montrent qu’on oublie 80 % de ce qu’on a appris et ce dont on ne se sert pas au bout de quelques jours. Voilà ce que c’est d’apprendre des choses théoriques qui ne nous servent pas concrètement.

Quand vous avez votre boîte, ne faites pas juste d’apprendre des connaissances théoriques. Vous transformez ces connaissances théoriques en compétence en les appliquant dans votre entreprise. Et ça, ça fait toute la différence à terme.

Quand vous êtes entrepreneur, vous êtes ultra motivé normalement. Si vous n’êtes pas ultra motivé quand vous créez votre boîte, il y a un problème à la base.

Vous avez vraiment envie que votre projet aboutisse et, du coup, ça va faire quelque chose d’assez incroyable pour la première fois que vous allez les vivre.

Vous allez vraiment avoir envie de tout donner profondément au fond de vous.

Ça va vous permettre de vous révéler à vous-même.

Je vous ai dit que j’ai arrêté l’école à 18 ans puisque j’ai arrêté après une première littéraire. Et la dernière année, j’ai été convoqué par le directeur de mon lycée de manière très solennelle dans son bureau.

Il me dit : « Olivier, asseyez-vous, il faut qu’on parle. Vous êtes tellement démotivé que vous démotivez les profs. Il y a des profs qui ne veulent plus aller faire cours quand vous êtes dans la salle de classe. »

J’ai fait : « waouh ! »

Quand même, j’ai atteint un niveau pas mal là.

Si vous m’auriez vu à l’époque dans la salle de classe, j’étais affalé sur ma table. J’avais tellement peu de motivation que j’aspirais l’énergie des autres. C’était mon niveau.

Ce qui est incroyable, c’est que quelques mois plus tard, j’étais dans mon projet de création d’entreprise. Et là, je n’étais plus du tout le même homme.

J’avais le feu sacré, j’étais ultra motivé. J’avais tellement envie de réussir mon projet que je voyais une montagne en face de moi, je fonçais dedans, je faisais un trou dedans.

Il n’y avait que quelque mois d’écart entre le Olivier qui était affalé sur son bureau et qui démotivait les profs et le Olivier qui avait le feu sacré et qui était inarrêtable.

Quand je dis que je n’étais pas le même homme, en fait, j’étais le même homme. La seule différence, c’est que je m’étais lancé dans un projet qui me tenait à cœur, qui était challengeant pour moi, qui était difficile à réaliser et que j’avais extrêmement envie de réussir.

Quand vous vous lancez dans ce genre de projet, c’est là où vous vous révélez en fait. Vous voyez tout le potentiel qui est en vous.

Vous m’auriez vu à l’époque affalé sur ma table, vous n’auriez sans doute pas parié un centime sur mon avenir. Et sans doute que moi non plus, je n’aurais pas parié un centime sur mon avenir.

Votre niveau de motivation d’énergie actuelle n’a rien à voir avec celui que vous aurez quand vous vous lancerez dans un projet qui vous tient vraiment à cœur et qui est difficile pour vous.

Ça aussi, c’est une extraordinaire manière d’apprendre.

Quand vous avez votre boîte, il n’y a pas le choix, il faut qu’elle marche.

Vous n’allez pas vous mettre dans une démarche de création d’entreprise pour vous dire : si je me plante au bout 6 mois, ce n’est pas grave. Vous allez tout donner.

On dit souvent que ça important de considérer l’échec comme quelque chose d’intéressant, comme une bonne expérience. C’est vrai, mais il ne faut pas tomber non plus dans le travers extrême qui est de dire : ce n’est pas grave, si je me plante, ça me ferait une expérience.

Vraiment quand vous créez votre boîte, il faut tout donner, il faut tout faire pour ne pas réussir. Il faut échouer malgré vous.

Et quand vous êtes dans une démarche comme ça, vous n’avez pas le choix. Pareil, tout ça, ça crée de la motivation. Votre cerveau va se mettre en mode de recherche. Il va chercher en permanence des connaissances, des contacts, des choses intéressantes que vous allez pouvoir appliquer dans votre boîte pour la faire réussir.

Et pareil, ça augmente beaucoup plus rapidement votre expérience.

Pour résumer : Oui, quand on est salarié, on peut développer son expérience. C’est évident. Mais quand vous êtes entrepreneurs, ça va beaucoup plus vite.

Beaucoup plus vite, vous devenez une meilleure version de vous-même.

  • Raison N°2 : Le diplôme

Je suis très heureux de vous montrer le magnifique diplôme que j’ai eu à l’école. Je suis titulaire d’un bac-2. J’ai arrêté avant le bac. Le seul vrai diplôme que j’ai, c’est le brevet de collège. Je ne sais même pas si on peut dire c’est un diplôme.

J’ai géré cette entreprise d’informatique et développement logiciel pendant 10 ans que j’ai revendu après sous forme de portefeuille client.

Et jamais en 10 ans, un seul client ne m’a demandé quel était mon diplôme. Ça n’est jamais arrivé. Pourtant, j’ai géré des parcs informatiques qui n’étaient pas des petits parcs informatiques.

Un des clients de l’entreprise, c’était les filiales commerciales de Peugeot SIAN dans le nord. On gérait tous les grands magasins avec les voitures qui étaient en vente, l’atelier mécanique. On parle de parc de 150 postes.

Vous imaginez que si une erreur était commise, qui mettait out le réseau ou le serveur, ça pouvait se chiffrer en dizaine, en centaine de milliers d’euros de perte par jour.

J’ai géré ce parc informatique avec mes employés. Jamais Peugeot ne m’a demandé mon diplôme.

Et ça, c’est intéressant. Ici, à 42, j’ai compris que vous n’allez pas avoir de diplôme à la fin de votre cursus.

Peut-être que pour certains, vous vous dites que c’est compliqué pour certains postes d’avoir le même poste ou le même salaire que d’autres qui ont les mêmes compétences mais qui ont un diplôme pour le prouver.

Quand vous créez votre boîte, c’est une manière de hacker ça.

Il y a cette tradition pesante extrêmement présente encore aujourd’hui qui font que les employeurs, c’est à peu près la première chose qu’ils vont regarder et qu’ils vont vous demander : quel est votre diplôme ?

Quand vous avez votre boîte, très peu de personnes vont vous le demander, voire personne.

C’est intéressant de se poser la question de pourquoi ? Pourquoi par exemple Peugeot ne m’a jamais posé de question ?

Si j’avais postulé pour un poste de responsable informatique chez eux pour exactement la même chose que j’ai faite en tant que prestataire, c’est évident que c’est la première chose qu’ils m’auraient demandée.

D’ailleurs, ils ne m’auraient sans doute pas embauché étant donné mon magnifique bac-2 qui est là.

C’est sûr qu’il y a une différence entre employer quelqu’un et prendre un prestataire. On peut facilement virer un prestataire. Il y a cette idée de souplesse. Donc, les entreprises sont un peu plus relaxes par rapport à ça.

Mais il n’y a pas que ça. Il y a vraiment une sorte de tradition du fait que de toute façon, ça ne se fait pas.

Ce n’est pas poli de demander à un prestataire quels sont ses diplômes. Donc, les gens ne le font pas tout simplement et ils vous jugent sur pièce.

Un employé, il a une période d’essai. On voit très vite si quelqu’un n’est pas compétent. On peut même le voir à l’entretien d’embauche.

Donc, à part certains domaines réglementés comme la médecine ou si vous voulez être notaire ou avocat, effectivement, il vous faut un diplôme pour exercer en tant qu’entrepreneur.

La très grande majorité des domaines, c’est un formidable hack de créer votre boîte.

Et juste pour l’anecdote, 32 des 100 entrepreneurs les plus riches de la planète, les milliardaires, n’ont pas de diplôme. C’est la catégorie la plus importante des 100 entrepreneurs les plus riches.

La deuxième, c’est qu’ils ont des diplômes d’ingénieur.

Et c’est en troisième les gens qui ont des diplômes dans le business et la finance.

  • Raison N°3 : Le salaire

Si pour vous, l’argent n’est pas important et vous êtes salariés, c’est absolument parfait puisqu’être salarié, c’est la pire manière au monde de gagner de l’argent. Tout simplement parce que vous échangez ce que vous avez de plus précieux, votre temps, contre de l’argent.

Or, on sait que tout le temps qui n’est pas utilisé pour quelque chose qui vous plait, vous ne pouvez pas le mettre en banque, vous ne pouvez pas le conserver pour plus tard. C’est du temps qui est perdu à jamais.

Quand on réfléchit à ça, on sait que notre temps, c’est ce qu’on a de plus précieux. On ne devrait pas l’échanger contre de l’argent sans avoir un effet de levier énorme.

Si vous valorisez vraiment votre temps, vous ne devriez l’échanger que contre un taux très avantageux.

Il y a 2000 ans, Sénèque qui est un philosophe stoïcien romain qui était l’homme le plus riche du monde – c’était un peu le Bill Gates de l’époque, il conseille l’empereur et tout ça – disait : les gens sont prêts à déployer énormément d’énergie pour défendre leurs possessions, peut-être même parfois risquer leur vie alors qu’ils laissent envahir leur temps de manière extrêmement facile.

C’est facile de voir quelqu’un qui est riche et qui va défendre ses propriétés de manière vraiment féroce, alors qu’il va se laisser envahir par des dizaines, des centaines de personnes qui vont lui quémander un peu temps par-ci, par-là, ce qui va l’empêcher de se focaliser sur l’essentiel.

C’est le comportement humain par défaut. C’est important d’en prendre conscience pour essayer de dépasser ça et de se focaliser sur ce qui compte vraiment.

Rappelez-vous aussi que c’est mathématique : Pour qu’une entreprise soit rentable, il faut toujours qu’elle paie ses salariés moins que la valeur qu’ils apportent, sinon elle n’est pas rentable.

Ça se comprend du point de vue de l’entreprise. Mais de votre point de vue, ça veut dire que vous n’aurez jamais un retour qui est égal à 100 % de la valeur que vous apportez dans une entreprise en tant qu’employé.

Ce n’est pas possible. Ou alors, votre boîte va couler. De toute façon, vous allez avoir un problème au bout d’un moment.

Quand vous êtes entrepreneur, c’est beaucoup plus facile d’avoir un salaire qui est en fonction de la valeur ajoutée que vous apportez à l’entreprise.

Tout ça, c’est important de relier au fait que la majorité des gens malheureusement ne sont pas passionnés par le travail.

On entend à tous les coins des rues : « mais oui, est super important, il faut absolument que tu trouves quelque chose qui te passionne dans la vie ».

Mais regardez autour de vous, combien de personnes vous connaissiez et qui sont véritablement passionnés par ce qu’elles font ?

Si vous êtes comme la plupart des gens, vous pouvez vous rendre compte facilement que la plupart des gens que vous connaissiez ne sont pas passionnés par ce qu’ils font.

Il y a une étude extrêmement intéressante et sérieuse qui était faite par l’institut Gallup qui apportait sur une cinquantaine de pays 200 000 personnes.

9 % des Français sont passionnés par leurs boulots, c’est une toute petite minorité, et 26 % des gens haïssent leurs jobs, 1/4 de la population.

La France, c’est la plus mauvaise score de l’Europe de l’Ouest et un des plus mauvais du monde. Mais on n’est quand même pas très loin de la moyenne mondiale.

Entre ces deux extrêmes, vous avez la majorité des Français qui ont un job qui n’est pas trop nul et qui n’est pas trop génial non plus, on ne va pas trop se plaindre. On sent bien qu’on ne se réalise pas à travers ce job, que ce n’est pas quelque chose qui nous porte, mais il y a pire. Donc, on s’en contente. Ça, c’est la vie de la majorité de gens.

Et ça, c’est le plus grand échec de la société moderne quand vous y pensez. On condamne la plupart des gens à faire des choses qui ne les passionnent pas.

Réfléchissez un peu à ça surtout quand vous réalisez à quel point notre temps est précieux.

Donc, créer une entreprise, c’est déjà une manière plus facile.

Quand vous créez votre boîte, en général, vous allez être passionné déjà par le projet en tant que tel et souvent aussi par le domaine dans lequel vous êtes.

Ce n’est pas forcément obligatoire. On peut créer une boîte juste pour vivre clairement, mais vous avez plus de liberté quand même pour choisir le projet et le domaine dans lequel vous voulez être.

En plus, ça vous donne un effet de levier sur le fait de gagner de l’argent.

Pourquoi il faudrait absolument échanger son temps contre de l’argent ?

Toute la société et tout le système éducatif est basé autour de cette notion qu’on n’explicite jamais et qu’on ne questionne jamais.

C’est sûr qu’il y a 10 000 ans, il n’y avait pas beaucoup d’autre moyen de gagner de l’argent. Mais depuis, il y a des tas de méthodes qui ont été inventées pour gagner de l’argent sans échanger de temps par rapport à ça.

Pourquoi vous ne pouvez pas gagner de l’argent en dormant par exemple ou pendant que vous êtes en train de faire un safari en Afrique ou du ski à la montagne ?

Je vous donne un cas classique juste pour illustrer ça. Après, je vous donnerai un exemple plus entrepreneurial.

L’immobilier, vous achetez des biens immobiliers. Une fois que vous avez remboursé l’emprunt, vos loyers constituent une source de revenu passif parce que vous n’avez pas besoin d’y passer du temps.

Bien sûr, il faut gérer vos biens immobiliers, il faut faire les travaux, il faut gérer le locataire, etc.

Déjà, un, ça se délègue facilement. Il y a beaucoup de boîtes aujourd’hui qui proposent de la gestion locative pour 6 % de vos loyers annuels. Ce n’est pas extraordinairement cher.

Et vous avez quand même un effet de levier énorme.

J’ai interviewé sur la chaine YouTube Stéphanie Milot qui est une Québécoise de 44 ans qui aujourd’hui a un parc immobilier de 97 appartements aux Québec.

L’effet de levier extraordinaire qu’elle a, c’est impressionnant. Et c’est un petit bout de femme.

C’est pour montrer que c’est à la portée de n’importe qui, et en tout cas des gens qui se bougent.

Elle a créé un business à 20 ans, ce qui lui a suffi pour mettre un peu d’argent de côté. C’était dans les années 90, elle a mis 20 000 dollars canadiens et ça a suffi pour faire l’apport pour son premier bien immobilier.

Au Québec, il y a quelque chose qui n’existe pas en France. Ça l’a aidé aussi.

Votre bien immobilier prend da la valeur par rapport au prix. Si vous avez bien fait votre job, quand vous achetez votre bien, il a un certain prix. Avec les années, ce prix augmente.

Au Québec, si au bout de 5 ans par exemple, votre appartement a pris 50 000 dollars de plus, vous pouvez utiliser cette plus-value auprès de la banque pour prendre un prêt bancaire qui est cautionné sur cette plus-value. Du coup, vous avez un effet boule de neige qui se met en place.

Ça n’existe pas en France, mais il y a d’autres moyens d’avoir un effet boule de neige avec l’immobilier chez nous.

Warren Buffett, c’était l’homme le plus riche de monde en 2008. Et depuis, il truste régulièrement le top 5 des hommes le plus riche du monde dans le classement Forbes. Il est souvent en compétition avec Bill Gates.

Il a créé l’essentiel de sa fortune en investissant en bourse de manière extrêmement intelligente et méthodique. Mais il a commencé à investir en bourse à 20 ans en créant un business automatisé. C’est juste pour vous donner un exemple de ce qui est possible de faire.

C’était dans les années 50. Il s’est rendu compte que dans sa ville, il y avait beaucoup d’attente quand il allait chez le barbier. Il s’est dit que c’est dommage d’avoir tous ces gens qui attendent là sans rien faire, est-ce qu’il n’y a pas idée de business ?

Il venait juste de lire un bouquin qui s’appelait « 1000 manières de gagner 1000 dollars » qui donnait des exemples de business automatisé. Ça l’a inspiré pour ce business-là.

Il allait voir son barbier et il lui a dit : « J’ai une idée. Moi ce que je vous propose, j’installe un flipper chez vous. Comme ça, les gens qui attendent plutôt que de ne rien faire et de regarder les mouches, ils vont pouvoir jouer et puis vous allez pouvoir gagner de l’argent. »

Le deal est le suivant : « Moi, je vous amène la machine, vous ne payez rien, je m’occupe de l’entretien. Et toutes les semaines, je viens et on divise les bénéfices en deux. »

Proposition irrésistible. Pour le barbier, il n’y a absolument aucun inconvénient.

Donc, il achète un flipper d’occasion 15 dollars. Au bout d’une semaine, il va revoir le barbier. Ils sortent les pièces, ils divisent les pièces en deux et il se rend compte que sa part est de 15 dollars.

En une semaine, il a rentabilisé son investissement. Et bien sûr, 15 dollars des années 50, c’est beaucoup plus d’argent que 15 dollars d’aujourd’hui.

Il va voir tous les barbiers dans sa ville et il installe 6 flippers dans sa ville qui lui rapportent toutes les semaines un salaire sans rien faire.

Voyez un peu l’intelligence de ce business.

Ce qui est intéressant, c’est que si jamais il y a un flipper qui tombe en panne, il n’y a même pas besoin de se prendre la tête à la réparer. Il l’enlève, il en achète un nouveau à 15 dollars, puis il le met.

Quand vous commencez à vous intéresser à ce genre de business automatisé, vous allez en voir partout autour de vous. Vous allez vous rendre compte qu’il y a plein des gens super malins qui ont créé des effets de levier énorme entre leur temps et leur argent.

Ce qui lui a donné cette idée de dire : une manière de gagner de l’argent, c’est que tu achètes une balance où on met des sous pour se peser et tu le mets dans un lieu public. C’est rare aujourd’hui, mais ça existe encore.

Aujourd’hui, c’est plutôt des balances à impédancemètre où on met ses mains. Il y a un faible courant électrique qui traverse notre corps et on a la mesure de notre taux de graisse.

Pareil, il y a dans les pharmacies des machines pour prendre sa tension et où on met des pièces.

Il y a d’autres business automatisés comme ça comme les laveries automatiques, les jumelles, les machines à café, les distributeurs de boissons.

Bien sûr, ça demande du travail. Il faut entretenir ces machines. Si ce sont des distributeurs des boissons, il faut les recharger de temps en temps. Mais c’est facilement déléguable et vous avez un effet de levier énorme.

Dans les pharmacies, c’est le pharmacien qui fait ça. Quand je dis une place publique, dans une gare, à mon avis, c’est compliqué. Après, dans des centres commerciaux, tout se négocie.

Je ne dis pas que c’est forcément un bon objectif à avoir de créer ce genre de business maintenant. Il y a déjà beaucoup des gens qui ont pensé à tout ça. C’est juste pour donner des exemples de ce qu’il est possible de faire.

La noria, c’est une roue à eau et elle a une fonction bien particulière. C’est la machine la plus simple que vous pouvez voir comme roue à eau parce que ce n’est pas un moulin, ça n’alimente pas d’électricité.

Il y a des baquets qui plongent dans l’eau avec la roue, le courant pousse la roue grâce aux palettes et les baquets sont remplis automatiquement d’eau quand il plonge dans la rivière. Et quand ils arrivent en haut, ils se déversent automatiquement dans le petit réservoir. Après, vous avez une rigole qui va distribuer l’eau ailleurs, typiquement dans des champs, dans votre village.

Ça fait 2300 ans que ça a été inventé par des ingénieurs grecs. Ça fait longtemps qu’on essaie d’automatiser ce genre de truc.

Imaginez qu’avant d’avoir cette noria, tous les villages, tous les jours, ils doivent se casser le dos à aller chercher des seaux d’eau à la rivière.

Une fois que vous avez installé ça, certes, ça demande de l’entretien, mais beaucoup moins de travail que si vous devez casser le dos tous les jours pour aller chercher l’eau à la rivière.

Donc, il est possible de créer des business qui sont des norias.

Ce n’est pas le cas de tous les business, et il est possible de créer des business qui ne sont absolument pas comme ça. Mais ayez cette idée à l’esprit.

Il est tout à fait possible de créer des business qui soient automatisés en grande partie comme ceci.

Le but, c’est de dissocier le temps de travail de votre revenu.

Si on regarde la majorité des entrepreneurs, ce n’est absolument pas ce qu’il crée. Déjà, il faut savoir que la majorité des entrepreneurs ne crée pas un business. Ils créent un job.

C’est le piège à éviter si vous voulez à avoir une entreprise comme ça.

La plupart des entrepreneurs travaille 60-70 heures par semaine. Souvent, ils ont créé leurs boîtes pour être libres et indépendants, et ils se rendent compte au bout de quelques années qu’ils se sont créés leurs propres prisons. Ça a été exactement mon expérience avec ma première boîte.

Je vous dis juste que c’est une possibilité. Je ne dis pas que c’est facile et automatique.

  • Raison N° 4 : La sécurité de l’emploi

On sait tous aujourd’hui que la sécurité de l’emploi, c’est surtout une illusion dans le privé. Quand vous êtes fonctionnaire, ces différents.

Souvent, on entend encore : Tu te rends compte, tu vas créer ta boîte, tu n’as pas la sécurité de l’emploi…. Mais quand on réfléchit vraiment aujourd’hui, plus personne ne veut vivre tout sa vie dans une même boîte.

De toute façon, c’est une illusion. On sait que quand l’entreprise ne fonctionne pas, les employés, ce sont souvent les premiers qui sautent.

Ce qui est bien quand vous avez votre propre entreprise, c’est qu’en général, à moins que vous soyez schizophrène, vous n’allez pas vous virer vous-même.

Après, si vous faites « mal les choses » et vous vous retrouvez actionnaire minoritaire de votre propre entreprise, vous pouvez vous faire virer. C’est ce qui s’est passé pour Steve Jobs.

Si vous voulez garder toujours le contrôle, assurez-vous de garder au moins 51 % des part.

Et bien sûr, on peut se faire virer par ses propres clients. C’est-à-dire que si vos clients, à un moment, pensent que vous ne faites pas un bon produit ou un bon service, ils vont arrêter de vous payer et ils vont vous virer de cette manière. Mais au moins, vous n’allez pas vous virer vous-même.

  • Raison N° 5 : Accomplir le rêve de quelqu’un d’autre

J’aime beaucoup cette citation dans mon bouquin : « Si vous ne vous focalisez pas sur le fait d’accomplir votre rêve, vous allez vous faire embaucher par quelqu’un pour que vous l’aidiez à accomplir son rêve à lui ».

Pensez à ça.

SpaceX est une boîte qui a été créée par Elon Musk, le co-fondateur de PayPal, le créateur aussi de Tesla et de SolarCity.

Sa mission affichée, ce n’est pas le petit truc de rien. Déjà, SpaceX est en train de disrupter complètement une industrie qui est extrêmement lourde, qui représentait presque le symbole de l’industrie qui n’est pas disruptable, l’industrie spatiale.

Mais en plus, l’objectif de SpaceX à terme, c’est de coloniser mars et de la terraformer, d’en faire une seconde terre.

Elon Musk m’hallucine toujours. On peut avoir l’impression de faire plein de choses dans sa vie. Puis, on regarde ce qu’il fait, on se dit : mais qu’est-ce que je fous de ma vie ?

En même temps, Tesla essaie de faire en sorte que tout le monde a une voiture électrique d’ici 10 à 15 ans. Il est en train de disrupter l’énergie. Et là, il vient d’annoncer un nouveau projet de Neuralink pour créer une interface homme-machine qui nous permet de commander des ordinateurs par la pensée.

Je vous montre ça parce qu’il y a parfois des rêves de quelqu’un d’autre qui peuvent vous enthousiasmer.

Peut-être que vous aussi, vous dites que c’est un rêve qui a de la gueule, que ça vous plairait d’être employé chez SpaceX parce que vous avez envie de contribuer au rêve d’Elon Musk qui est aussi votre rêve finalement. Vous pouvez vous approprier le rêve de quelqu’un d’autre.

Je ne suis pas en train de dire que c’est forcément négatif mais j’ai partagé que 9 % des Français adorent leurs jobs, la moyenne mondiale est 11 %, et la moyenne mondiale des gens qui détestent leurs jobs, c’est 24 %.

C’est la réalité de la plupart des gens.

Oui, vous pouvez vous faire embaucher dans une boîte dont vous partagez le rêve et les valeurs. Mais en général, ce n’est pas ce qui va vous arriver.

J’espère que même si vous ne sortez pas de cette présentation avec la motivation et l’envie d’être entrepreneur, au moins vous ressortirez avec cette idée de : « Il faut que je fais quand même gaffe à me faire embaucher par une boîte dont je partage les valeurs et dont la mission m’excite. La mission, j’ai vraiment envie de contribuer à la faire réaliser. »

Quand on haït son job ou quand on a trouvé un job qui ne nous passionne pas, je ne pense pas qu’on est enthousiasmé par le rêve que porte cette entreprise.

  • Raison N° 6 : Le syndrome du locataire

Quand vous êtes salarié, c’est comme si vous étiez un locataire en fait. Donc, vous avez les mêmes inconvénients du locataire par rapport au propriétaire, c’est-à-dire vous jetez votre argent par les fenêtres.

Si par exemple, vous décidez d’être locataire, vous payez 1 000 euros de loyer par mois, vous jetez de l’argent par les fenêtres parce que vous êtes en train d’enrichir quelqu’un d’autre, le propriétaire qui utilise votre argent pour rembourser ses prêts ou juste pour avoir un salaire.

Par contre, si vous prenez un appartement similaire, que vous l’achetez et que vous remboursez 1 000 euros par mois, c’est différent. Vous êtes en train de vous constituer un capital. C’est de l’argent qui s’accumule, qui travaille pour vous.

C’est la même chose quand vous comparez les employés et les entrepreneurs.

Vous construisez quelque chose qui ne vous appartient pas et vous pouvez être éjecté du jour au lendemain exactement comme un locataire.

Vous construisez quelque chose qui se capitalise et que vous pourrez revendre plus tard.

Je donne mon propre exemple. Je vous ai dit que ma première entreprise a duré 10 ans et je l’ai revendu quand ma deuxième boîte sur le web a commencé à bien marcher.

Mes employés ont contribué à la valeur qu’avait cette entreprise. Il n’empêche qu’au bout de 10 ans quand je l’ai vendu, c’est moi qui ai obtenu l’argent du rachat.

Ça se comprend aussi puisque j’ai quand même pris des risques de créer la boîte, j’avais plus de responsabilité que mes employés.

Quand vous êtes entrepreneur, toute la valeur qui se construit dans votre entreprise, au final, vous appartient. Pas quand vous êtes employé.

  • Raison N° 7 : Le piège des pantoufles en ciment

J’aime beaucoup cette idée des pantoufles en ciment. C’était un lecteur d’un de mes blogs qui m’avait dit ça il y a quelques années.

L’expérience montre que plus longtemps vous restez salariés, et plus ça va être dur de quitter les pantoufles en ciment que représentent le salariat.

Vous êtes nombreux à vouloir créer votre entreprise et c’est un rêve qui est partagé par beaucoup de Français.

37 % des Français ont envie de créer leur boîte. Et le pourcentage de ces 37 % qui va créer sa boîte à un moment, ce n’est pas grand-chose.

En partie, c’est dû au fait que plus vous êtes salariés et plus c’est difficile de sortir de cette ornière.

En plus, vous côtoyiez essentiellement des gens qui sont eux-mêmes salariés pour qui ça devient la norme, ça devient la vie normale.

Vous allez peut-être vous marier, vous allez avoir la maison, le chien et deux enfants, le poisson rouge, le prêt sur la maison, etc. Plus vous attendez et plus ça va être difficile.

Je ne dis pas que c’est impossible, mais pensez à ça.

Vous allez vous installer dans des pantoufles très confortables mais pesantes.

  • Raison N° 8 : Créer son entreprise, c’est une aventure extraordinaire

C’est quelque chose qui est vibrant.

Ce n’est pas forcément facile de trouver un emploi qui nous fait vibrer. Mais créer sa boîte, c’est presque une garantie de vous faire vibrer.

Si ça ne vous fait pas vibrer, je pense que ce n’est pas une bonne idée de vous lancer là-dedans à la base.

  • Raison N° 9 : Les employés sont quand même entrepreneurs

Quand vous réfléchissiez du point de vue purement business, un employé, c’est un entrepreneur qui a un seul client et qui propose un seul produit. C’est tout.

Votre client, c’est votre patron ou votre entreprise. Et votre produit, c’est le temps.

Ce n’est pas une bonne idée d’avoir une entreprise avec un seul client et un bon produit parce que vous êtes tributaire. Le moindre accro avec ce client et ce produit, vous êtes dans la nuise.

Pensez que être entrepreneur, ça vous permet de diversifier ça.

Raison N° 10 : Votre couleur de peau, votre sexe et vos origines

Ce point-là, ça peut être pertinent en vous ou pas pour vous en fonction de qui vous êtes.

Tout comme créer votre boîte, c’est un hack qui fait qu’on ne va pas vous demander votre diplôme, créer votre entreprise vous permet d’être moins discriminé.

Ça ne supprime toutes les formes de discrimination, mais vous êtes moins discriminés parce qu’encore une fois, les clients sont davantage à la recherche du bon produit ou du bon service au bon prix.

Bien sûr, si vous allez voir les clientèles vous-même, vous allez peut-être être discriminé par vos clients. C’est possible. Mais ça arrive moins. Et en particulier, quand vous n’avez pas de contact directement avec les clients ou même que votre boîte est sur le web.

Pour certains d’entre vous, ça peut être un point important.

  • Raison N° 10,5 : Il y aura toujours plus de salariés

La fameuse raison 10,5, c’est que malgré tout ce que je viens de dire, il y aura toujours plein de salariés.

Quand je partage ce genre de contenu dans des présentations de mon bouquin ou sur mes blogs, il y a souvent au moins une personne qui vient me voir et qui me dit : ça a l’air génial ton truc, mais imagine ce qui va se passer si tout le monde devient entrepreneur ? Qui va s’occuper des champs ? Qui va produire les émissions de téléréalité ? Qui va s’occuper des petits chats ? La civilisation va s’écrouler.

Ça me fait toujours rigoler parce qu’en réponse à cette analogie, je dis : imagine que tu as un pompier charismatique qui sait de quoi il parle et qui est vraiment passionné par son métier. Il passe dans une émission de télé. Son message, c’est : être pompier, c’est génial. En plus, ça sauve des vies et apporte de la valeur à la société. J’encourage tous les jeunes à être pompier.

Imaginez qu’à la fin de l’émission, quelqu’un vient le voir et lui dit : « Mais attendez monsieur, c’est bien votre truc, mais imaginez ce qui va se passer si tout le monde devient pompier ? Qui va s’occuper des champs ? Qui va produire les émissions de téléréalité ? Qui va s’occuper des petits chats ? »

C’est complètement absurde quand on raisonne comme ça.

La vérité, c’est que quel que soit la pertinence du fait d’être entrepreneur, ce n’est pas fait pour tout le monde, il y aura toujours plus de salariés que d’entrepreneurs.

Les salariés ont besoin des entrepreneurs et les entrepreneurs ont besoin de salariés.

Ce n’est pas quelque chose qui doit vous bloquer.

The Family, c’est un incubateur de startup qui cartonne en Europe. Il se développe à Paris, à Londres, à Berlin. Je fais partie de leur investisseur. Ils ont beaucoup de points d’accroche avec l’école 42.

Ce n’est pas leur slogan officiel, mais ils disent souvent : « Anyone can be an entrepreneur but not everyone can be. »

Ce qu’ils veulent dire par là, c’est que tout le monde n’est pas fait pour être entrepreneur, mais un entrepreneur peut venir de n’ importe où.

Un entrepreneur peut venir de la pire banlieue française défavorisée.

On ne peut pas deviner à l’avance si quelqu’un va être un bon entrepreneur ou pas. C’est une question d’état d’esprit et c’est aussi une question d’action, de mise en marche, de décision de l’être ou pas.

Dans mes clients, il y a Matéo. Il a un label dans le rap, mais il ne fait pas du rap en tant que tel.

Aujourd’hui, c’est une entreprise qui fait 2 000 000 euros par an qui lui permet d’avoir une très bonne marge. Et lui, il travaille une dizaine d’heures par semaine. Il voyage aux quatre coins de monde en permanence.

Matéo est né dans une banlieue de Marseille très défavorisée. Ça se voit encore aujourd’hui quand on le rencontre. Mais en même temps, il ne s’est pas laissé abattre par ça.

Il a décidé de se lancer dans l’entreprenariat. Et aujourd’hui, il a une carrière et un mode de vie qui fait l’envie de beaucoup de personnes.

Vous avez des questions par rapport à ces 10,5 raisons ?

Intervenant : On me dit souvent que pour être entrepreneur, ça prend un profil de personnalité spécifique. Est-ce que vous croyez qu’il y a des traits de personnalité importants à avoir ou vraiment n’importe qui s’il a la volonté et le mindset pour le faire arriverait à le faire ?

Olivier Roland : Il y a déjà une partie de la réponse dans ta question parce que tu dis : on m’a dit qu’il fallait la personnalité, mais est-ce que tu crois que si j’ai le mindset, je peux le faire ?

Quelle est la différence entre personnalité et mindset ?

Effectivement, il y a des qualités qui sont importantes quand on est entrepreneur mais je ne pense pas qu’elles doivent fondamentalement être innées. Elles peuvent être acquises.

Parmi les qualités qui selon moi sont indispensables, il y a le fait d’être proactif plutôt que d’être réactif.

Quand je vois un problème qui existe autour de moi dans la société, je vais râler. Si je suis réactif, je vais juste râler. J’ai râlé, c’est cool, le problème est toujours là.

Si je suis proactif, je vais quand même me poser la question et me dire : comment je peux régler ce problème, qu’est-ce que je peux apporter personnellement pour régler ce problème ?

On n’est pas tous à 100 % proactif ou réactif, on a tous un mélange. Je pense que l’entrepreneur en général a davantage de proactivité en lui que de réactivité. Il voit tout ce genre de problème pour des opportunités pour créer des business.

Dès que vous voyez que ça, c’est une manière d’avoir des idées de business.

Dès que vous voyez quelque chose qui ne fonctionne pas autour de vous, vous voyez des gens qui râlent, vous voyez des choses qui pourraient être améliorées et que vous-même, ça vous exaspère, c’est un potentiel de business parce que peut-être que vous, vous pouvez apporter une solution à ce problème et que ça peut en faire un business.

Il y a des tas de business qui ont été créés sur ce point-là.

La compréhension est importante. C’est quelque chose à comprendre émotionnellement. On peut le savoir intellectuellement et pas émotionnellement.

De comprendre que tout ce que vous voyez autour de vous, même les choses les plus extraordinaires, ça a été fait par des êtres humains imparfaits et parfois qui avaient des défauts extraordinairement rédhibitoires.

Et quand vous comprenez ça à un niveau émotionnel profondément au fond de vous, vous comprenez qu’il n’y a rien qui vous empêche de vous aussi contribuer profondément à la société en créant un business et en apportant quelque chose qui peut-être un jour ou plus tard sera vu avec admiration par les gens, et qui vont vous bénéficier quelque part ou penser que vous êtes meilleur que ce que vous êtes.

Mais la vérité, c’est que tout ce que vous voyez autour de vous, ça a été créé par des gens profondément humains et imparfaits.

Ça fait partie des choses qui sont importantes dans l’état d’esprit d’un entrepreneur. Et pour moi, ce sont des choses qui peuvent s’acquérir. C’est une question de curiosité, d’apprentissage et de compréhension.

Intervenant : Si je comprends votre présentation, être entrepreneur, en résumé, c’est : avoir un certain nombre de rêves qui implique d’être plusieurs dans lesquels on va relier du monde par un processus par lequel on va pouvoir capter du temps de ces gens, du temps et de l’argent d’autres gens.

La question, c’est : c’est quoi la contribution d’un entrepreneur dans la société ?

Olivier Roland : C’est une bonne question.

On peut être entrepreneur et ne pas apporter une grosse valeur ajoutée à la société.

Récemment, j’étais à Malte et j’ai rencontré un entrepreneur qui a tous les signes du succès, qui a gagné des millions d’euros en ligne et qui a une histoire personnellement extrêmement inspirante dans le sens où il vient d’une banlieue, il s’est lancé, il ne connaissait rien.

Quand on regarde juste ça, c’est très inspirant.

Mais quand on regarde son business, ça l’est beaucoup moins parce qu’il a fait des casinos en ligne.

Quelle est la valeur ajoutée à la civilisation du casino en ligne ?

Mon point de vue, c’est que ce n’est pas grand-chose, voire c’est négatif. Je pense que ça enlève de la valeur.

C’est aussi un point de vue à considérer.

Après, c’est très complexe. Je vous ai parlé de ne pas échanger son temps contre de l’argent, beaucoup d’entrepreneurs font ça. Ils se sont créés leur job et travaillent trop.

Donc, l’éthique est quelque chose d’important à considérer. Steve Jobs ou Elon Musk ou même Bill Gates sont des gens qui ont apporté de la valeur ajoutée à la société.

Il y a une autre manière d’apporter de la valeur à la société, c’est d’utiliser l’argent que tu as gagné pour des choses caritatives qui font avancer l’humanité.

Même si tu dis : Bill Gates, concrètement, n’a pas apporté beaucoup de valeur parce que Windows c’est nul. Aujourd’hui, il utilise quand même ses milliards pour essayer d’éradiquer des maladies en Afrique, de développer l’éducation.

C’est un point important à considérer. Ce n’est pas automatique.

Intervenant : Tu parles d’effet minime (0 :45 :47) que tu prends comme tes blogs.

Olivier Roland : Il y a des tas de manières d’être entrepreneur. Je vous donne mon approche en vous montrant aussi qu’il y a des tas de manières de le faire. Eux, ils sont vraiment dans : on travaille 70 heures par semaine et on va créer la startup qui va disrupter une industrie et qui va apporter beaucoup de valeur. C’est une possibilité aussi.

Mais n’empêche que quand tu réfléchis même avec cet état d’esprit, tu as quand même ces effets de levier dont j’ai parlé par rapport au temps à l’argent qui existe de toute façon parce que c’est intrinsèquement lié à l’entreprenariat si tu le fais bien.

Intervenant : (0 :46 :15).

Olivier Roland : C’est en fonction de ta personnalité, de tes propres réflexions, de ton chemin.

Puis, ça peut être quelque chose que tu fais pendant quelques années. Puis après, tu passes à une autre période de ta vie.

L’idée, c’est que tu as cet effet de levier sur ton temps et ton argent que te donne une entreprise qui marche bien.

Qu’est-ce que tu en fais de ce temps et de cet argent ?

Tu peux l’utiliser pour travailler davantage dans ton entreprise et essayer de l’augmenter, tu peux l’utiliser pour avoir une meilleure qualité de vie, tu peux l’utiliser pour te lancer dans un truc caritatif. Tu es libre, c’est ça l’intérêt.

Après, c’est à toi de voir comment tu utilises cette liberté et ces ressources. Il y a des tas d’écoles différentes par rapport à ça.

Même si vous êtes convaincu qu’être entrepreneur, c’est génial, il y a quand même l’éléphant dans la pièce qui est que : être entrepreneur, c’est génial, mais ça fait super peur de créer sa boîte.

1/3 des entreprises mettent la clé sous la porte dans les trois ans. Et au bout de 5 ans, c’est la moitié.

Il y a beaucoup de mythes autour de ça. Ce n’est pas la première fois que j’entends 9/10.

Ça peut faire peur, on peut dire qu’on a une chance sur deux de se planter. Ça veut dire qu’au bout de 5 ans, on a une chance sur deux de se planter et d’avoir un échec. Mais c’est trop rapide en besogne de dire ça parce qu’il y a la moitié des entreprises qui ne sont plus là au bout de 5 ans.

Vous allez pouvoir chercher longtemps les raisons, c’est quasiment introuvable. Tout le monde s’arrête à ce chiffre alors qu’ils sont superficiels.

Il y a d’autres personnes qui ont fait ce même constat et se sont dits qu’il faudrait enquêter là-dessus.

En 2003, il y a une enquête qui a été mandatée par le Senat pour essayer de comprendre pourquoi les entreprises arrêtaient. Ils se sont intéressés aux entreprises qui ont été créées en 1998.

Ça commence à dater, mais sachez que les chiffres de cessation, d’arrêt sont vraiment stables d’une année à l’autre.

Ça variait toujours de quelques pourcents, mais c’est toujours à peu près 1/3 au bout de 3 ans, à peu près la moitié au bout de 5 ans.

Donc, on peut penser que les autres chiffres sont stables aussi.

Ils se sont intéressés aux raisons.

En 2003, il y avait 52 % des entreprises créées en 1998 qui avaient arrêté.

Sur les 100 %, 14 % s’étaient arrêtées pour des raisons favorables et 38 % étaient des échecs. Déjà on diminue. Ce n’est plus 1/2, c’est un peu plus d’1/3. C’est déjà un peu plus rassurant.

Au niveau des raisons favorables, on a 4 % (4 sur les 10) qui avaient une situation favorable : création d’une autre entreprise, changement de catégorie juridique ou départ en retraite, une raison qui était positive.

10 %, c’était un arrêt qui n’avait rien à voir avec la viabilité de l’entreprise en tant que telle.

Raisons personnelles pour presque la moitié.

Ils mettent des gens qui avaient juste créé une entreprise pour des raisons administratives mais qui n’avaient aucune envie d’en faire une véritable entreprise, etc.

Le décès pour une petite partie.

Intéressons-nous maintenant aux échecs.

Quand vous vous plantez, vous avez deux manières de vous planter avec votre boîte : vous pouvez juste faire une cessation d’activité ou un dépôt de bilan.

Cessation d’activité, vous décidez d’arrêter votre boîte pour X raisons.

Ça peut                aussi parce que vous voyez que ça ne marche pas. Dans ce cas-là, vous payez vos dettes si vous en avez et vous arrêtez la boîte. Eventuellement, vous pouvez repartir avec un petit pécule s’il y a de quoi.

Le dépôt de bilan est très différent. C’est quand la boîte a des dettes qu’elle ne peut plus payer et que, du coup, vous êtes étranglé.

Dans ce cas-là, vous allez voir le tribunal de commerce et vous dites que vous ne pouvez plus payer vos dettes et que vous allez faire un dépôt de bilan.

Là, le juge peut choisir deux choses :

– Soit il va décider de vous mettre sous tutelle. Pendant un certain temps, il va vous mandater quelqu’un qui va gérer votre boîte pour vous, qui va vous aider, et pendant ce temps-là, vos dettes sont gérées. Ça peut vous permettre de mettre la tête en dehors de l’eau.

– Soit il va dire : de toute façon, l’activité n’est pas bonne. Donc, on va arrêter la boîte. Et il va vendre tous les actifs de l’entreprise s’il y en a et rembourser les fournisseurs si possible, en sachant que c’est les employés et l’État qui sont prioritaires.

Il y a déjà une grande différence entre cesser son entreprise et faire un dépôt de bilan.

Quand on regarde le pourcentage d’entreprise qui ont fait un véritable échec, c’est-à-dire un dépôt de bilan, on est déjà à 15 % du total des entreprises créées.

C’est rassurant quand même par rapport aux chiffres de 1/2 et personne ne vous en parle de ça.

Au niveau des dettes, 61 % qui arrêtent leurs boîtes n’ont aucune dette et 39 % ont une dette en moyenne de 8 à 9 000 euros.

Et pour ceux qui font un dépôt de bilan, la dette est un peu plus élevée puisque pour 2/3 d’entre eux, c’est d’environ 11 000 euros.

8, 9 000, 11 000 euros, c’est casse-pied à rembourser. Mais ce n’est pas insurmontable à rembourser comme dette.

Bien sûr, c’est une moyenne. Il y a d’énorme disparité. Vous pouvez retrouver avec 5 euros de dette ou avoir 100 000 euros de dette. Ça peut arriver. Mais quand vous voyez concrètement vos risques d’avoir une vraie dette importante, en gros, vous avez 10 % de chance quand vous créez votre boîte puisqu’on prend 2/3 de 15 %. 10 % de chance d’avoir une dette en moyenne de 11 000 euros.

Il faut bien faire les choses. Ce n’est pas pour autant de dire : si c’est ça, c’est bon, je peux y aller à fond. Il faut être prudent.

Ensuite, ce qui est intéressant, c’est de voir ce qui se passe une fois que les entrepreneurs ont arrêté leurs boîtes. Qu’est-ce qui leur arrive ?

Ils ont regardé ce qui s’est passé un an et demi après leur arrêt et 70 % de ses entrepreneurs sont en activité. En général, ils ont repris un emploi. 2 % sont en formation et 28 % sont sans activité.

Ça peut paraitre beaucoup.

Quand on regarde les caractéristiques socio-démographiques de ces 28 % qui sont sans activité, la plupart sont des gens qui avaient créé leurs boîtes à la base parce qu’ils avaient 55 ans ou plus, voire parfois 50 ans ou plus, et qu’ils avaient du mal à trouver un job.

Donc, ils ont créé leurs boîtes parce que pour eux, c’était la seule manière de créer leurs jobs. Du coup, quand ils arrêtent, ils se retrouvent dans la même situation qu’avant, à savoir que c’est difficile pour eux de trouver un job.

Pour des gens intelligents et formés à l’école 42 comme vous, je pense que ça ne posera pas trop de problème de retrouver un job juste après votre arrêt d’entreprise si vous êtes arrivés là.

Je peux vous partager tous les chiffres du monde, ça reste du savoir intellectuel.

Au bout d’un moment, il n’y a pas d’autre choix. Vous allez devoir avoir peur et le faire quand même parce que vous pouvez vous rassurer tout ce que vous voulez avec des succès stories et des chiffres comme ça, vous allez ressentir la peur et c’est normal.

Qui a déjà sauté en parachute ?

Il faudrait le faire, c’est super intéressant.

Quand vous sautez en parachute, vous avez le moniteur derrière vous la première fois. Ça rassure un peu. Mais vous êtes dans un avion, c’est quand même une petite carlingue et c’est un truc qui vibre tout le temps. Vous approchez. Et là, vous avez des milliers des mètres de vide en dessous de vous.

Vous dites : qu’est-ce que je fais-là ? Pourquoi je suis dans ce truc ?

Et là, vous vous jetez dans le vide. C’est un truc hallucinant. Ça fait super flipper, mais ça fait peur. En même temps, c’est extraordinairement excitant.

Après, vous êtes super heureux de l’avoir fait. Ça vous fait des bons souvenirs. En plus, vous avez mis la Go Pro sur la tête et ça vous fait un super film.

C’est la même chose avec l’entreprenariat. C’est comme pour tout. La peur ne disparait pas à force de regarder des chiffres. Elle disparait quand vous avez fait quelque chose et que vous vous êtes rendu compte que vous n’êtes pas mort.

Rappelez-vous, on avait même peur de marcher et de faire du vélo sans les petites roues quand on était petit. Aujourd’hui, on en rigole.

Nos parents auraient pu nous dire tout ce qu’ils voulaient, si on n’avait pas fait cette action, on aurait peut-être peur aujourd’hui.

Aujourd’hui, il y a des gens qui ont peur de nager. Peut-être qu’il y en a dans cette salle.

Ayez peur et faites-le quand même. C’est la meilleure manière de supprimer la peur.

Le bon état d’esprit pour créer en étant étudiant

Il y a deux grandes écoles dans l’entreprenariat au niveau des risques qu’il faut prendre.

Pour bien vous faire comprendre ça, on va remonter un peu dans le temps. On va s’intéresser à Agathocle qui était un tyran de Syracuse.

En -310 avant Jésus Christ, il dirigeait la ville de Syracuse et le royaume jaune.

Quand je dis royaume, c’est très optimiste parce que c’était une alliance de villes-états plus ou moins indépendants qui lui avaient prêté allégeance.

Et comme Agathocle était très ambitieux, il n’a rien trouvé de mieux que de déclarer la guerre à Carthage.

Malheureusement pour lui, on aurait pu s’y attendre, sa guerre avec Carthage ne se passe pas très bien. Il se retrouve assiégé à Syracuse.

Agathocle n’a pas froid aux yeux, il a dit : puisque c’est comme ça, on va prendre notre flotte et on va carrément aller attaquer la capitale.

On part pendant la nuit pendant que les Carthaginois ne regardent pas ce qu’on fait. On utilise le brouillard et on va attaquer la capitale pendant que les mecs sont encore en train d’assiéger notre ville.

C’était ultra audacieux. C’est un peu comme si les Américains assiégeaient le Cuba et Cuba se dit : on va attaquer Washington.

Donc, il arrive sur les rivages des Carthage et il ordonne à son armée de brûler tous les navires parce qu’il dit : maintenant, ce n’est pas compliqué, on a deux choix : soit on gagne, soit on meurt, qu’est-ce que vous préférez ?

C’est de là que vient l’expression « brûler ses navires derrière soi ».

C’est une approche possible quand vous créez votre entreprise.

Vous quittez votre job, vous vous mettez dans une situation la plus désespérée possible pour réussir parce que comme ça, vous n’allez pas avoir le choix.

Vous brûlez vos vaisseaux derrière vous. Et en gros, soit vous retrouvez à la rue à la soupe populaire, soit vous gagnez.

Donc ça, c’est une école. Il y a certains qui recommandent cette approche. Personnellement, je trouve que pour la majorité des gens, c’est un mythe. Ce n’est absolument pas l’approche que je recommande.

Mon approche, c’est au contraire de minimiser les risques au maximum.

C’est cette approche que j’ai utilisée tout au long de ma vie.

On pourrait croire que j’ai été un peu kamikaze d’arrêter l’école à 18 ans pour créer ma première boîte, mais vous allez voir que ce n’était pas si kamikaze que ça. C’était peut-être audacieux, mais pas kamikaze.

Vous devez :

  • limiter au maximum votre risque financier
  • tester votre hypothèse de départ
  • démarrer votre projet à temps partiel
  • profiter des aides et des subventions, de tout ce qu’on pouvait vous donner.

Je vous disais que quand vous allez créer votre boîte, vous allez avoir plein des gens en bonne volonté qui vont vous aider à accomplir votre mission.

Ça se traduit aussi d’une manière matérielle. Vous ne pouvez pas savoir le nombre de prêts, subventions, d’allègement de charge qu’on peut obtenir en France. C’est vraiment impressionnant.

Pour ça, je recommande d’utiliser une méthode qui s’appelle le Lean Startup.

D’abord, je vous donne mon exemple : comment j’ai créé ma première entreprise à 19 ans ?

Il y a plein des raisons qui ont fait ça.

A la base, j’étais un geek timide. J’avais énormément de mal à parler aux gens et j’avais énormément de mal à parler aux filles aussi.

Je me suis retrouvé en première littéraire avec 28 filles sur 32 personnes. Donc, je n’étais pas très à l’aise.

Il y a plein des choses qui ont fait que je n’étais pas à l’aise à l’école et que j’avais envie de partir. Il y avait déjà cette souffrance à la base.

Et comme beaucoup de geeks timides finalement, j’ai compensé ma timidité en passant beaucoup de temps sur l’ordinateur à développer des compétences informatiques.

Ce n’est pas pour autant que j’étais asociale. J’avais quand même quelques amis.

Et avec un ami, on s’est dit : on dépanne régulièrement des gens sur des problèmes informatiques qui leur paraissent insurmontables et nous, on les résout comme ça. Tu ne crois pas qu’on pourrait gagner de l’argent avec ça ?

C’est comme ça qu’on a eu l’idée au début de l’entreprise.

Si vous utilisez l’approche classique. Du coup, vous vous dites : j’arrête l’école, je brûle mes navires derrières moi, j’y vais à fond le couteau entre les dents, je fonce dans le tas en criant bonzaï, c’est parti.

Nous, on n’a pas fait comme ça. On s’est dit : comment on pourrait tester notre idée de manière simple efficace et sans remettre en cause notre vie ?

On a trouvé un truc tout simple. On s’est dit qu’on va passer une petite annonce dans un journal d’annonce locale pour proposer nos services, puis on verra bien ce qui se passe.

On a fait un test sur le terrain qui s’est très bien passé puisqu’on avait investi à l’époque 60 francs. C’était en 1999, c’était encore en francs. 60 francs pour la petite annonce et on a eu 5 000 francs de chiffre d’affaires en un mois.

Et à l’époque, j’avais 18 ans, j’avais 50 francs d’argent de poche par semaine de mon père. Donc, 5 000 francs en un mois, j’ai fait waouh. C’est sympa.

C’est ce test sur le terrain qui m’a donné la confiance nécessaire pour arrêter l’école à 18 ans et créer ma boîte à 19.

Je ne l’ai pas fait sur un coup de tête comme ça. J’avais été sur le terrain, j’avais rencontré les clients, ils m’avaient donné l’argent, j’ai vu que j’avais des compétences qui étaient utiles, etc.

C’est l’approche Lean startup au final. C’est de mette en place l’expérience la plus simple possible avec les moyens que vous avez actuellement pour vous confronter le plus vite possible à la réalité du terrain de la manière la plus réaliste possible.

Un autre exemple, c’est un de mes élèves.

Thierry Crignon, c’est vraiment impressionnant parce qu’il est prof de marketing internet dans une école de commerce prestigieuse à Lyon.

Il s’est inscrit à une de mes formations et il s’est dit : « Je suis prof de marketing internet, je vais prendre juste ce qui m’intéresse dans la formation et je vais faire le reste à ma sauce ».

Et il a fait l’erreur de ne pas utiliser la méthode Lean startup.

Thierry Crignon est prof de marketing, mais il est passionné de peinture. Il a un blog qui est très connu sur le sujet qui s’appelle « Nabis Magazine » qui parle de comment faire de belle peinture.

Il a fait l’erreur de ne pas utiliser le Lean startup. Il a fait l’erreur la plus classique et en même temps la plus dramatique qui peut arriver à un entrepreneur, c’est qu’il a passé deux ans de sa vie à créer le produit qu’il avait envie de créer et pas le produit dont avaient envie ses clients, ses prospects.

Du coup, pendant 2 ans, il a créé ses chefs-d’œuvre un bouquin sur la peinture magnifique et il s’est rendu compte au bout de 2 ans que tout le monde n’en avait rien à foutre. Il n’a pas réussi à en vendre plus que quelques exemplaires.

Il reprend la formation de zéro, il applique la méthode Lean startup, il fait un sondage auprès de ses prospects et il vend le produit avant de l’avoir créé. Ça, c’est une autre manière de faire le Lean startup.

Il se rend compte qu’en fait, son audience attend de lui une formation sur comment mélanger les couleurs en peinture.

Il sort une formation sur le sujet. La première semaine de vente, il réalise 22 000 euros de vente.

La différence que ça peut faire, c’est que quand vous avez fait une expérience sur le terrain et quand vous vous connectez à la réalité du terrain, ça peut vous économiser des mois et des années de travail.

Ça arrive même aux meilleurs entrepreneurs. C’est même arrivé à Steve Jobs de se focaliser sur le produit que, lui, il a envie de créer sans s’intéresser vraiment à ce que veulent les gens.

Du coup, on se retrouve à dépenser énormément d’énergie et de ressource dans un produit qui n’intéresse personne.

Ça marche aussi pour l’entreprise. Il y a beaucoup de personnes qui passent des mois et parfois des années à travailler sur leurs projets de boîte. Et quand elles créent leurs boîtes, elles se rendent compte que tout le monde s’en fout.

Vous devez éviter absolument ça. Il y a parfois des échelles énormes avec des milliards de dollars ou d’euros qui sont investis.

Pour revenir à l’expérience que j’avais faite avant de créer ma boîte, ce n’était pas une expérience parfaite. Loin de là. Il y avait des tas de choses qui ne colleraient pas par rapport à la réalité du terrain.

Par exemple, le tarif était ridiculement bas par rapport à ce qu’une entreprise avec des charges pouvait payer puisque ça a été fait en dehors de tout cadre légal.

On a passé l’annonce, c’était au black. Il n’y a pas de taxe, on n’avait pas vraiment besoin d’un salaire.

Tous les deux, on avait 18 ans. 5 000 francs, ça peut paraitre beau. Mais quelque part, 5 000 francs par mois, ce n’est pas avec ça que vous avez une boîte qui fonctionne.

Le journal en tant que tel n’était pas adapté pour faire la bonne prospection. On n’a pas fait de split test, c’est-à-dire qu’on n’a pas testé notre annonce avec plusieurs variances pour voir quel était les mots les plus impactant.

Il y avait plein des choses qui font que ce n’était pas exactement la réalité du terrain. Mais une mauvaise expérience sur le terrain, ça vaut mieux que le meilleur plan élaboré dans votre chambre.

Posez-vous toujours la question quand vous avez des idées de produits ou d’entreprise : comment je peux tester mon hypothèse de la manière la plus proche de la réalité possible.

Même si c’est imparfait, même si ça ne représente pas exactement la réalité, c’est toujours mieux que d’être dans votre chambre et de vous dire que c’est génial.

Pour résumer le Lean startup,

  • Vous définissez l’hypothèse et l’offre.
  • Vous faites une enquête sur terrain ou un sondage.

Aujourd’hui avec internet, on peut avoir des centaines des milliers des personnes qui répondent à des questionnaires sans qu’on bouge de chez soi.

  • Vous créez ce qu’ils appellent le produit minimum viable.

C’est la version la plus minimale fonctionnelle de votre produit ou de votre service : Quel est le truc essentiel qui va vraiment intéresser les gens que vous pouvez proposer ?

Je vous recommande de lire le livre « Lean Startup » d’Éric Ries qui explique ça et qui était traduit en français.

  • Vous mesurez les résultats de l’expérience.

Si ça ne fonctionne pas, vous pivotez. Ou si ça fonctionne mais pas assez, vous pivotez, c’est-à-dire que vous changez l’approche ou le produit ou différente chose jusqu’à ce que vous trouviez ce qui fonctionne et puis après, vous recommencez. C’est un signe d’amélioration continue.

Au final, je pourrais vous donner plein de raisons pour être entrepreneur, mais rappelez-vous juste que c’est l’aventure d’une vie.

C’est quelque chose d’exaltant – même si vous échouez, vous allez apprendre énormément de choses, il n’y a finalement pas tant de risque que ça – qui va vous donner une expérience extraordinaire, quelque chose d’exaltant que vous allez vous rappeler toute votre vie.

Vous accomplissez votre rêve.

Si vous êtes employé toute votre vie et que vous avez aidé d’autres à bâtir leurs rêves, peut-être qu’à la fin, vous diriez : « C’est quand même dommage. J’aurais aimé au moins tenter, au moins essayer.

Et si vous ressentez l’appel en vous, ne l’ignorez pas trop longtemps.

Merci !

 

Qui a de questions par rapport à tous ce qu’on a vu ou peut-être que vous avez des projets entreprenariat que vous voulez partager ?

Intervenant : Déjà merci en tout cas pour cette présentation.

Je voulais vous demander par rapport au fait que vous avez parlé au début de votre conférence de tous les collaborateurs qui vous ont entouré pour créer votre entreprise, de la motivation qui était nécessaire, et à la fin, du Lean startup qui permettait de changer les pivots une fois qu’on avait testé quelque chose.

Mais les deux premiers points qui sont les collaborateurs et la motivation, quand on a                notre idée qui nous est propre au début avant de la changer après avoir testé, il faut la partager avec des collaborateurs qui vont nous aider à la tester, quelle est la dose entre le projet ultra personnel si il l’est et la communication avec les autres : est-ce qu’ils seront d’accord avec ça ? Est-ce qu’ils auront bien compris ? Et les problèmes de communications qui vont en découdre.

Olivier Roland : Déjà, on peut très bien faire du Lean startup en solo.

J’avais toujours été solo entrepreneur. Il y a des avantages et des inconvénients à ça.

Quand je parlais de se faire accompagner, je parlais d’organisme externe, de rencontrer des gens intéressants mais qui n’ont pas de décisions dans l’entreprise ou dans le projet : qui peuvent donner des conseils, qui peuvent faire changer d’avis, mais qui n’ont pas le pouvoir de décision en tant que tel.

Après, avec des collaborateurs, effectivement, il y a une question d’adhésion au processus.

En général, je déconseille de démarrer avec trop de personnes au tout début.

Si tu veux démarrer à plusieurs, déjà à trois, ça commence à être compliqué. Ça commence à être compliqué d’avoir une vision commune et tout ça, ça peut arriver. Mais ça fait partie du Lean startup d’avoir une équipe réduite quand on démarre parce que plus tu ajoutes des gens, plus tu ajoutes de la cacophonie.

Je ne sais pas si ça répond à ta question, mais je pense que pour être optimal, il faut justement trouver la taille idéale. A mon avis, 2 ou 3 au début, c’est déjà pas mal dans la majorité des cas.

Et tu peux tester toi-même. Tu peux recruter des gens, mais pas des gens qui vont pouvoir être dans le processus de décision.

Intervenant : Et afin avoir une idée du coût qui est optimal, il faut pouvoir la partager parce qu’en solo, vous avez sans doute très bien réussi et ça vous honore, mais est-ce que du coup, il n’y a pas quelqu’un avec un avis extérieur assez proche comme un collaborateur ou pas comme quelqu’un dans l’organisme serait incapable d’avoir un feed-back ?

Olivier Roland : Oui. Le feed-back, c’est bien, mais il n’y a rien qui remplace ces données du terrain.

Si j’avais fait un sondage à 18 ans auprès de ceux que je connaissais pour dire : est-ce que vous pensez que je devrais créer ma boîte ? La plupart des gens vont dire non.

Donc, c’est plus intéressant d’avoir les données du terrain et des données scientifiques que l’avis des gens en fait. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut être dans son tour d’ivoire et se couper de l’avis des gens, mais il faut plutôt essayer de voir et de donner de l’expérience parce que même les entrepreneurs les plus aguerris ne peuvent pas prédire avec 100 % de réussite si quelque chose va marcher ou pas, sinon ça se saurait.

J’aime bien donner cet exemple du monde de l’édition. Haris Potter s’est vendu à 420 millions d’exemplaires. C’est presque 1/2 milliards quand vous y pensez. C’est un succès phénoménal.

Est-ce que vous pensez que le premier Harry Potter a été accepté par le premier éditeur qui l’a reçu ?

Non. Ça a été refusé 6 fois avant que l’auteur trouve une maison d’édition qui était motivée pour publier le premier. Elle a eu une avance de 2500 £.

Tu peux penser que des gens qui ont l’expérience dans le monde d’édition qui ont 20, 30, 40 ans d’expérience seraient capables de détecter un phénomène aussi incroyable qu’Harry Potter.

La vérité, c’est que même les gens qui ont 40 ans d’expérience dans le milieu d’édition ne peuvent pas prédire avec exactitude si un bouquin va fonctionner ou pas.

Donc, c’est plus intéressant d’avoir une expérience sur le terrain que d’avoir l’avis des gens.

Intervenant : Quelle est la limite selon vous entre accomplir son rêve et répondre à un besoin pour des clients ?

Olivier Roland : C’est évident qu’il y a des rêves qui n’ont pas de potentiel économique. Je dis toujours que quand on crée sa boîte, il faut essayer de trouver une idée qui est à l’intersection de trois choses : passion, potentiel économique et compétence. C’est l’idéal.

Il est possible de créer une boîte dans un domaine dans lequel tu n’as pas de compétence. Au début, tu peux le développer.

Elon Musk, par exemple aujourd’hui, c’est un des plus grands spécialistes du monde en fusée alors qu’il ne connaissait rien au début. Il a appris par lui-même, mais il a su s’entourer de gens compétents.

Tu peux créer une boîte en n’étant pas passionné par ce que tu fais.

Beaucoup d’entrepreneurs créent une boîte parce qu’il faut qu’ils vivent. Donc, ce n’est pas une passion en tant que telle.

Mais tu ne peux pas créer une boîte qui n’a pas de potentiel économique. C’est la condition sine qua non.

Oui, on peut avoir une entreprise qu’on déteste et dans laquelle on n’a pas de compétence particulière, mais on ne peut pas avoir d’entreprise qui n’a pas de potentiel économique.

L’idéal, c’est de trouver quelque chose à l’intersection de tout ça.

Il n’y a pas de garantie dans l’entreprenariat. Ça, c’est sûr.

Ils ont une belle vision d’avoir une plateforme qui soit une bonne fondation pour la liberté d’expression, mais c’est en même temps le piège sur laquelle ça se referme aujourd’hui parce qu’il y a trop de liberté d’expression et ça tue la plateforme.

Intervenante : Je voudrais savoir justement parce qu’on parle du potentiel économique, par exemple si on a une idée qu’on pense innovante, est-ce que par rapport à d’autres entreprises qui vont déjà être sur le marché et qui elles auront tout ce qui va être recherche & développement et les moyens financiers derrière pour pouvoir le faire, est-ce qu’on ne risque pas de s’engouffrer dans un marché qui peut être déjà bouché ou autre ?

Olivier Roland : Si, c’est un risque, oui.

Intervenante : C’est un grand problème aujourd’hui quand même.

Olivier Roland : Ça a toujours été un grand problème.

Il y a des tas de gros problèmes dans l’entreprenariat. Ça fait partie du jeu. Tu peux dire : je ne fais rien parce que c’est quelque une chose qui me bloque, ou au contraire, c’est un challenge et je vais essayer de dépasser ça.

Il y a un livre excellent exactement sur ce point que tu as évoqué, c’est « Stratégie océan bleu ». Ça fait partie des choses intéressantes en entreprenariat.

Tu vois un problème, tu sais qu’il y a déjà des gens qui ont mis en place des méthodes pour essayer de le résoudre en général. Tu peux lire des bouquins qui vont te former à ça. C’est quelque chose de motivant parce que tu vas lire des choses concrètes que tu vas pouvoir appliquer dans ta stratégie de création d’entreprise.

Et dans « la Stratégie océan bleu », les auteurs donnent une méthode. Ils disent que la plupart des gens créent des boîtes dans l’océan qui est rouge du sang de leurs compétiteurs et que du coup, tout le monde se bat pour le même truc alors que tu peux essayer de créer de nouveau marché par toi-même.

Ils donnent l’exemple du Cirque du Soleil parce que, le Cirque du Soleil, ils ont créé une nouvelle branche du divertissement.

Ils ont mixé des choses qui existaient déjà avant. Ils ont créé un mix qui est en lui-même original.

Ils ont pris un petit peu de burlesque, un petit peu de cirques, un petit peu des techniques, des stratégies, des concerts et des groupes, etc. Ils en ont fait quelque chose de nouveau.

Ils ont créé un nouveau marché par eux-mêmes.

Après, des compétiteurs sont arrivés dans ce marché-là. Mais eux, ils ont la position prééminente.

Donc, il est possible d’essayer de mixer des choses déjà existantes pour créer quelque chose de nouveau.

Et au-delà de ça, il y a des tas de manières de différencier la compétition aujourd’hui, notamment par les nouvelles technologies.

On a encore des vieux dinosaures y compris des grosses boîtes avec beaucoup de moyens qui n’ont pas toujours compris comment ça marche internet.

Intervenant : Je voudrais poser une question plutôt par rapport à l’entreprenariat en général. Vous parlez beaucoup des livres et je pense que vous avez certainement celui de Tim Ferriss « 4 Hours work week ».

Olivier Roland : Ça a complètement changé ma vie oui.

Intervenant : Justement, c’est pour ça que je voulais en parler. Vous avez aussi mentionné Lean startup. Pour vous, quel est le livre qui vous a le plus motivant à part « 4 Hours work week » ?

Olivier Roland : « La semaine de 4 heures », je recommande à tout le monde de le lire.

On peut ne pas être d’accord avec ce bouquin, mais je pense que toute personne qui veut être entrepreneur devrait l’avoir lu pour au moins savoir qu’il y a cette possibilité de créer une boîte.

Tous ceux qui l’ont lu ont pu voir à quel point c’est un livre qui m’a influencé dans cette présentation et dans ma façon d’être puisque c’est le livre classique sur comment créer une entreprise qui est au service de sa vie plutôt que d’avoir sa vie qui est au service de son entreprise.

Le livre le plus inspirant à part « La semaine de 4 heures » en entreprenariat, j’ai déjà cité « The Lean startup » parce que, ça, c’est vraiment la clé.

Il y a aussi un livre qui est très complémentaire avec « La semaine de 4 heures » et qui est beaucoup moins connu qui s’appelle « The E-Myth » de Michael Gerber.

C’est un livre des années 90 qui était traduit en français, mais la traduction est introuvable. Donc, il faut le lire en anglais.

The E-Myth, c’est le mythe de l’entrepreneur en fait.

Il explique que des millions des personnes veulent créer leurs boîtes pour être plus libres et indépendants. Et au final, ils se retrouvent à avoir créé leurs propres prisons à travailler 70 heures par semaine pour un salaire pas très intéressant.

Et il explique quelle est la différence entre créer son job et créer un business, et comment éviter cet écueil justement.

C’est un livre que je recommande fortement parce que même si tu veux avoir une entreprise ambitieuse et travailler comme Elon Musk 100 heures par semaine, c’est quelque chose d’important à comprendre pour avoir une bonne connaissance de l’entreprise en tant que système.

Intervenant : Il y a la différence de travailler 70 heures parce qu’on n’a pas le choix et la différence lui-même, c’est tout le travail.

Olivier Roland : Complètement. Et on revient à cette notion de liberté dont je parlais tout à l’heure, c’est que tu crées ta boîte pour avoir un effet de levier sut ton temps et ton argent, et qu’est-ce que tu en fais après.

Elon Musk après qu’il a vendu PayPal aurait pu le reste de sa vie à faire le jet setter dans le monde entier. Je pense qu’il n’aura pas trop entamé son capital.

Intervenante : On travaille combien d’heures quand on est passionné ?

Olivier Roland : C’est une très bonne question. Après, il y a la notion de définition de qu’est-ce que tu appelles le travail.

J’ai posé cette question à des centaines, peut-être plus, même des milliers d’entrepreneurs et chacun a sa propre définition.

Personnellement, je voyage 6 mois par an puisque ma boîte, je peux la gérer entièrement sur le Web aujourd’hui. C’est ce qu’on appelle un laptop business et je ne m’en prive pas.

J’adore voyager. C’est une passion pour moi.

Quand je voyage, je travaille 10-15 heures par semaine. Quand je ne voyage pas, je suis plus à 30-40.

Je vais donner un exemple pour pouvoir comprendre que des fois vraiment, tu te dis : est-ce que c’est du travail ou pas ?

J’ai écrit un bouquin qui s’appelle « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études ». Je l’ai écrit pendant 4 ans, pas à temps complet bien sûr.

Quand j’ai voyagé, j’étais aussi en train de l’écrire.

Par exemple, une des périodes les plus productives de ces 4 ans, c’est quand j’ai passé 2 mois aux Philippines dont un mois dans un village absolument paradisiaque. J’avais ma routine où j’écrivais 1000 mots par jours le matin, et l’après-midi, je faisais ce que je voulais.

Il y a des après-midi où j’allais à la plage, la plage tropicale presque clichée avec le sable blanc, les cocotiers, l’eau transparente et tout ça, et je lisais sur mon Kindle des bouquins intéressants qui m’intéressaient par rapport aux recherches que je faisais par rapport à mon propre livre.

La question, c’est : quand je suis sur une des plus belles plages du monde en train de lire un bouquin de business, est-ce que je suis en train de bosser ou pas ?

Quand on est entrepreneur, la différence entre travail et vacances est beaucoup moins nette.

Ça peut être quelque chose que vous allez détester ou quelque chose dont vous aller tirer parti pour redéfinir votre vie de manière différente finalement.

Puis, il y a ce fameux proverbe de Confucius qui dit : « Choisis un travail qui te passionne et tu ne travailleras jamais de ta vie ».

Il y a du vrai là-dedans, mais n’oubliez pas que seulement 9 % des gens font du travail qui les passionne.

Après, on revient sur la notion de liberté, comment j’utilise mon temps.

Pour moi, je définis le travail comme quelque chose que je dois faire et que je n’ai pas forcément envie de faire. Mais si je ne fais pas ça, ma boîte va se planter au bout d’un moment.

Il n’empêche que je peux avoir du plaisir par rapport à ça. C’est quelque chose de complexe.

C’est aussi une question de cycle.

Tu peux passer, par exemple, 6 mois à travailler 5 heures par semaine et ça te détend, ça te ressource, ça booste ta créativité. Au bout d’un moment, tu vas en avoir marre et tu peux dire : je vais me remettre à travailler à fond et tu passes 6 mois là-dedans ou ça peut être plusieurs années.

Vous n’êtes pas figé dans un comportement particulier. Il peut y avoir plusieurs manières d’être entrepreneur et de voir, explorer tout au long de votre vie.

Intervenant : Je voulais rebondir sur la question par rapport au livre de Tim Ferriss. Il a récemment sorti un nouveau livre « Tools of Titans ». Si je ne me trompe pas, tu vas faire la préface.

Olivier Roland : Oui, de la version française.

Intervenant : En version originale, c’est Arnold Schwarzenegger. Qu’est-ce que ça fait de se dire qu’on a un peu la version française de Terminator ?

Olivier Roland : La préface de Schwarzenegger est gardée dans la version française.

C’est un peu une blague ta question, mais c’est un honneur.

C’est surtout un honneur pour moi d’écrire une préface dans un bouquin de Tim Ferriss qui a complètement changé ma vie puisque c’est grâce à lui que je suis passé à un business où je faisais 60-70 heures par semaine à un business aujourd’hui qui me permet de voyager autant et d’inspirer beaucoup de personnes aussi.

Intervenant : Est-ce que vous avez des employés ?

Olivier Roland : Aujourd’hui, je n’ai pas d’employé. J’ai fait le choix d’avoir une structure qui est extrêmement souple et j’ai des prestataires qui travaillent pour moi.

Certains d’entre eux sont presque des employés puisqu’ils travaillent presque à temps complet pour moi, on va dire une trentaine d’heures par semaine. Mais je n’ai que des prestataires qui sont partout dans le monde.

Intervenant : Dans votre première boîte, vous aviez des employés ?

Olivier Roland : Oui.

Intervenant : Et potentiellement, 1/4 de vos employés détestaient de travailler pour vous ?

Olivier Roland : Oui, quand on y pense.

Ce n’est pas forcément détester les patrons, ça peut être détester la boîte. Mais souvent, l’un va avec l’autre. Ça fait partie des choses.

C’est aussi intéressant et c’est une très bonne remarque que tu fais.

En tant qu’entrepreneur, quand vous allez être employeurs. Faites en sorte qu’il y a un pourcentage le plus minime possible de gens qui détestent travailler avec vous.

Essayez d’avoir plus de gens qui sont passionnés par ce que vous faites.

Je suis prêt à parier qu’à SpaceX, par exemple, le pourcentage des employés qui est passionné par leurs métiers à mon avis est largement supérieur.

Merci.

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