Ce truc qui t’impressionne 😯 alors qu’il ne devrait pas t’impressionner (exemple avec Sénèque 📚)

Aujourd’hui, je mets en lumière les 124 « Lettres à Lucilius » du philosophe SÉNÈQUE, et notamment la Lettre #17 qui est riche de sens en termes de VIE HEUREUSE. âž½ Dites-moi ce que vous pensez des écrits de Sénèque et de ceux des philosophes en général ; et si vous ne lisez pas de philosophie, pourquoi ?

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A 18 ans, j’ai décidé de quitter l’école pour créer ma première entreprise. Je n’avais qu’une envie : être libre. Après avoir surmonté de nombreux obstacles, j’ai réussi à mettre mon entreprise au service de ma vie, plutôt que d’avoir une vie au service de l’entreprise… Aujourd’hui, je voyage 6 mois par an et j’inspire des milliers d’entrepreneurs et de créateurs à être plus libres et plus heureux.

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Transcription texte (littérale) de la vidéo « Ce truc qui t’impressionne 😯 alors qu’il ne devrait pas t’impressionner (exemple avec Sénèque 📚) » :

Récemment, quelqu’un qui est venu à la maison et qui a vu le livre « Entretiens Lettres à Lucilius » de Sénèque m’a demandé comment je fais pour lire un livre de philosophe.

Ça m’a un peu surpris parce que pour moi, ça me parait normal, voire même banal.

J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de gens qui se laissent impressionner par ce genre de livre avant même de l’avoir lu et que, du coup, ils ne l’ouvrent jamais. Ce qui pose un petit problème vu qu’ils sont impressionnés par un truc et, finalement, ils ne vérifient jamais s’ils ont besoin d’être impressionnés ou pas.

Je vous assure que ce livre de Sénèque se lit tout à fait facilement. C’est très intéressant et c’est rempli de conseils concrets et modernes pour vivre une vie qui vaut la peine d’être vécue.

Il est très gros, mais je ne lis qu’une toute petite partie du bouquin.

J’ai acheté ce livre uniquement pour les lettres à Lucilius.

C’est une série de lettres que Sénèque a envoyé à un correspondant qui s’appelait Lucilius qui était un de ses disciples.

Sénèque, c’est un philosophe romain du premier siècle qui vivait à Rome. Et c’était l’homme le plus riche de Rome, carrément le Bill Gates de l’époque.

En plus de cela, il était très connecté dans les hautes sphères. Il a notamment été le précepteur, le conseiller de l’empereur Néron qui, au début, était un bon empereur et qui, après, a eu un léger petit grain.

Ces lettres se lisent extrêmement facilement.

Je ne suis encore qu’au début. Mais récemment, je suis tombé sur la lettre numéro 17 que j’ai trouvé absolument fascinante et frappante.

Elle s’écrit en vieux français, du français du début du XXe siècle. En voici un extrait adapté en temps réel.

« Rejettes de loin toutes ces futilités si tu es sage ou pour être sage.

Portes-toi rapidement de toute ton énergie vers la santé mentale. Et si quelque attache t’empêche de le faire, dénoues cette attache ou tranche-la.

Mais ce qui m’arrête, dis-tu, c’est mon patrimoine. Je veux y mettre ordre de façon qu’il puisse me suffire sans travail. Ainsi, je ne serais pas gêné par la médiocrité de fortune »

Je précise que fortune, ici, c’est dans le sens de hasard. C’est-à-dire qu’on ne sait pas trop ce qui va se passer. Du coup, il veut se prémunir. C’est une sorte d’assurance. Il veut développer un patrimoine pour se prémunir des mauvais coups.

« En fait, tu saisis le principal, toute l’utilité de la philosophie. Mais le détail, tu ne le discernes pas encore assez nettement.

Crois-moi, appelles la philosophie en conseil. Elle te dira de ne pas rester assis devant la table à calculer.

Ce que tu cherches n’est-ce pas, ce que tu penses gagner par tes atermoiements, c’est de ne pas avoir la pauvreté à craindre.

Mais que se passerait-il si elle est à souhaiter, cette pauvreté ?

Beaucoup de personnes avaient la vocation philosophique. Leur argent a été l’obstacle, tandis que la pauvreté ne va pas dégager sans inquiétude.

Quand quelqu’un crie au feu, la pauvreté cherche par où elle se sauvera de l’incendie non ce qu’elle emportera. Ou bien, doit-elle s’embarquer ? Le port ne retentit pas de cris, la suite d’un seul voyageur ne met pas en émoi les rivages.

La faim est peu coûteuse. Ce qui coûte, c’est un palais blasé.

Pourquoi donc n’accepterais-tu pas la pauvreté comme compagne, elle dont le riche raisonnable imite les mœurs ? »

Déjà, ce que je trouve intéressant, c’est que Sénèque que je pense être un riche raisonnable puisque c’était un riche qui avait un mode de vie frugal décrit un riche raisonnable.

Cela rejoint à ce que je disais dans la vidéo sur le livre « The millionnaire next door » sur les habitudes de beaucoup de millionnaires qui sont devenus riches en étant entrepreneurs, mais aussi en ayant un train de vie frugal.

Ça rejoint aussi à l’exemple de plusieurs milliardaires qui pourraient vivre dans un luxe effréné, mais qui choisissent de vivre une vie normale. Par exemple, Warren Buffett, Rockefeller, et d’autres exemples modernes dont Steve Jobs et ce genre d’entrepreneur.

« Tu veux t’occuper de ton âme ?

Sois pauvre ou vis en pauvre.

L’étude de la sagesse n’aboutit pas à de salutaires effets sans la pratique de la sobriété. Or, la sobriété est une pauvreté volontaire.

Et ne tombes pas dans ces travers communs du genre : je n’ai pas encore tout ce qui suffit. Quand j’arriverais à tel somme, alors, oui promis, je me donnerais à la philosophie tout entière. »

Ici, ce qu’il appelle philosophie, c’est l’étude de ce qu’il faut pour avoir une vie qui vaut la peine d’être vécue : pour être heureux, pour être un homme accompli, pour réaliser son destin et s’accomplir personnellement.

« Ce que tu dois avant tout acquérir, c’est bien cette philosophie que tu ajournes, que tu veux acquérir en dernier lieu. C’est par elle qu’il faut commencer.

Oui. Mais je veux, dis-tu, acquérir de quoi vivre.

Apprends aussi à faire l’acquisition de toi-même.

C’est donc cela. Quand tu auras tout, tu voudras encore avoir la sagesse. Elle sera dans ton existence comme une dernière pièce de mobilier et, disons-le, comme un accessoire.

Allons, si tu possèdes quelque chose, penses dès à présent en philosophe.

Qui te dit en effet que tu n’as pas déjà trop ?

Si tu ne possèdes rien, recherches ce bien avant tout le reste.

Pourquoi t’ajourner indéfiniment toi-même ? Attendras-tu le rendement de tes capitaux, le produit d’une spéculation commerciale, le testament d’un vieillard opulent quand tu peux sur l’heure devenir riche ?

La sagesse livre les biens comptant. En les rendant inutiles, elle les donne. Mais cela a peut-être des bons que pour d’autre que toi qui n’est pas loin d’appartenir à la classe des riches. »

Lucilius était un haut fonctionnaire dans l’Empire romain et il avait déjà une réussite sociale pas trop mal.

« Changes de siècle et tu crouleras sous la richesse.

Une seule chose ne change pas avec les siècles, ce qui suffit. »

Là, ce que veut dire Sénèque, c’est qu’il suffit de s’imaginer vivant il y a un siècle ou il y a deux siècles et de se rendre compte des incroyables richesses qui nous entourent et qu’on prend pour acquis alors que ça aurait apparu comme des véritables miracles aux yeux des grands-parents de nos grands-parents.

Si on s’imagine cela, même le truc le simple nous parait extraordinairement incroyable et la personne la plus riche du monde il y a 100 ou 200 ans ne pouvait pas la voir. Du coup, on se rend compte qu’on vit déjà entouré de richesse.

À chaque fois que Sénèque finit une de ses lettres, il emprunte une citation à quelqu’un pour inciter Lucilius à méditer dessus.

Donc là, il cite Épicure qui dit : « L’acquisition des richesses a été pour beaucoup moins la fin des misères que leur changement. »

Et Sénèque conclut : « Je ne suis pas surpris de cette citation. Le mal n’est pas dans les choses, il est dans l’âme. Ce qui nous faisait paraitre la pauvreté pénible nous rend tout ainsi les richesses pesantes.

Coucher le patient sur un lit de bois ou sur un lit d’or, le résultat est le même. Où que l’on transporte l’homme, il y transportera son mal avec lui.

Loger une âme souffrante parmi les richesses ou dans la pauvreté, le résultat est le même, son mal la suit. »

Je vous laisse méditer là-dessus les rebelles intelligents.

J’ai pris ce gros bouquin parce que « Les lettres à Lucilius », ce n’est pas l’édition complète. Il y a eu plusieurs centaines de lettres.

Souvent, c’est une sélection. J’aime bien avoir tout pour pouvoir faire ma propre sélection. Après, c’est à vous de voir.

Ça se trouve à un euro sur le Kindle ou d’occasion.

Ce sont des lettres extrêmement courtes. Tous les jours, vous pouvez en lire une. Et parfois, vous tombez sur des pépites comme celle-là. Je trouve cela absolument fascinant.

Je vous recommande fortement la lecture.

Sénèque, cela a presque 2000 ans, mais il y a beaucoup de conseils qui n’ont pas perdu une ride. Et c’est très intéressant d’étudier un philosophe pratique qui existait vraiment dans le monde, qui n’était pas dans sa tour d’Ivoire en train de pondre des théories et qui donne des conseils pour vivre une vie qui vaut la peine d’être vécue dans des contextes parfois difficiles, et tout en étant entrepreneur et en gagnant de l’argent.

Ce qu’il dit là-dedans, ce n’est pas forcément de se débarrasser de l’argent. Ce qui importe avant tout, c’est d’avoir une bonne âme et de faire une sobriété volontaire.

Donc, on peut être riche et raisonnable en même temps.

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