🏆😄 Comment RÉUSSIR & être HEUREUX (133/365)

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A 18 ans, j’ai décidé de quitter l’école pour créer ma première entreprise. Je n’avais qu’une envie : être libre. Après avoir surmonté de nombreux obstacles, j’ai réussi à mettre mon entreprise au service de ma vie, plutôt que d’avoir une vie au service de l’entreprise… Aujourd’hui, je voyage 6 mois par an et j’inspire des milliers d’entrepreneurs et de créateurs à être plus libres et plus heureux.

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Transcription texte (littérale) de la vidéo « 🏆😄 Comment RÉUSSIR & être HEUREUX (133/365) » :

Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de Sénèque et de son chef-d’œuvre « Les Lettres à Lucilius ».

C’est un livre que je trouve extrêmement intéressant parce que Sénèque était un véritable entrepreneur à l’époque, un des hommes les plus riches du monde, l’homme le plus riche de Rome à son époque, un des conseillers de l’empereur. Il avait une philosophie pratique pour bien gérer le succès et avoir une vie heureuse.

Régulièrement, je lis des lettres qu’il a envoyées à son ami Lucilius qui, apparemment, était lui aussi plutôt entrepreneur. Et même si je ne suis pas d’accord avec tout, je me régale très souvent des conseils que Sénèque donne.

J’ai lu récemment une lettre qui a le mérite d’être très courte et que j’ai trouvé très intéressante au point que j’ai envie de la partager avec vous. C’est la lettre 34, elle fait deux paragraphes.

Il dit : « Je me dilate, je tressaille d’une joie qui, dissipant ma vieillesse, me réchauffe le cœur chaque fois que j’ai à reconnaître par ce que tu fais, par ce que tu écris, combien dès longtemps dégagé de la foule tu t’es surpassé toi-même.

Si le jardinier prend plaisir à voir l’arbre qu’il a dirigé porter son fruit, si le berger est content quand ces bêtes lui donnent des petits, si personne n’envisage autrement que comme sienne la croissance de l’enfant qu’il a nourri, que crois-tu qu’éprouvent ceux qui ont eu à faire à l’éducation d’une âme, l’ont formée encore toute tendre, et découvre soudain que son développement est complet ? Moi, je te revendique, tu es mon ouvrage. M’étant rendu compte de ton naturel, j’ai opéré une mainmise. Je t’ai bien exhorté, aiguillonné et impatient de toute lenteur, je t’ai poussé sans relâche.

Je suis resté fidèle à la méthode, mais aujourd’hui, j’exhorte quelqu’un qui est déjà rondement parti et qui m’exhorte à son tour. »

Ce n’est pas le sujet principal de la lettre, mais déjà je trouve cela intéressant parce que je peux vraiment me connecter à ce que Sénèque dit ici.

Au final, il dit qu’il n’y a rien de tel, c’est un grand plaisir de la vie que de voir quelqu’un dont on a été le mentor, qu’on a formé, s’épanouir en partie grâce à nos conseils et au point où cette personne nous inspire elle-même.

Cela rejoint au proverbe : « L’élève qui dépasse le maître ». Et c’est vrai qu’avec tous les élèves que j’ai eu depuis déjà presque dix ans dans toute la francophonie qui sont devenus entrepreneurs plus libres, plus indépendants grâce à mes conseils et aussi surtout grâce à leur travail et leur volonté, quel plaisir de les voir grandir et souvent de les voir aussi m’inspirer.

« Comment cela dis-tu ? Je n’ai fait jusqu’à présent que vouloir. Le point important est là, mais non pas en ce sens où l’on dit que tâche entreprise est déjà à moitié achevée. C’est une question d’âme, d’intention.

En effet, c’est une part importante de la vertu que de vouloir être vertueux. Et sais-tu qui j’appelle vertueux ? Celui qui l’est d’une manière parfaite absolue, celui dont nulle violence ni nécessité ne saurait faire un méchant. »

Quand Sénèque dit vertueux, ce qu’il veut dire par là, c’est les vertueux et les vices au sens antique du terme. C’est-à-dire qu’à l’époque, les philosophes pensaient que le but ultime de la vie, c’était d’être le plus vertueux possible.

Mais vertueux, ce n’était pas dans le sens catholique où, par exemple, on va être chaste, on va obéir aux lois de Dieu, non. Être vertueux, c’était simplement faire ce qui nous rend heureux sans nuire au bonheur des autres.

C’était le travail de toute une vie de résister à des vices qui pouvaient nous donner une satisfaction éphémère à l’instant T mais qui, au fond de nous, n’allait pas augmenter notre bonheur et même augmenter plutôt notre malheur sur le long terme.

Une des vertus que les stoïciens mettent en avant, c’est la tempérance, c’est-à-dire que ce n’est pas parce que vous avez beaucoup de succès et que vous gagnez beaucoup d’argent que vous devez vous noyer dans le luxe, les festins, ce genre de choses.

Vous pouvez apprécier le luxe et les festins, mais il faut aussi savoir en goûter avec modération et goûter aussi aux plaisirs simples de la vie.

Ça fait partie des vertus qui rendent votre vie plus heureuse et aussi plus heureuse la vie des gens qui sont autour de vous.

« Je vois que tu seras celui-là, c’est-à-dire un homme vertueux, si tu persévères et redoubles d’efforts, si tu t’assignes ce but que toutes tes actions et toutes tes paroles s’harmonisent et se répondent. »

C’est là, je trouve, qu’il y a le sujet intéressant.

« Qu’elles soient frappées au même coin. Il n’y a pas de rectitude dans l’âme de l’homme dont les actes sont en discordance. »

C’est tourné avec des mots un peu vieillots, mais ce que veut dire Sénèque, c’est qu’il n’y a pas de bonheur et quelque part aussi de vérité dans la personnalité de quelqu’un qui a des contradictions majeures entre ses actions et sa philosophie.

Sénèque dit que pour lui, l’homme vertueux doit avoir ses actions et ses paroles qui s’harmonisent et se répondent.

Qu’est-ce qu’il veut dire par là ?

Bien sûr, on a le classique : faire ce que je dis et donc pas, comme beaucoup de personnes, faites ce que je dis et pas ce que je fais. C’est vraiment cette idée d’avoir une cohérence entre nos valeurs et ce que nous faisons.

Il y a quelque chose de très profond ici qui est une vraie ligne de conduite que Sénèque et bien d’autres partagent pour être plus heureux et apporter davantage de valeurs au monde.

C’est qu’on doit être guidée par des valeurs qui sont le fruit d’une réflexion. C’est tout le but de la philosophie que de parvenir chacun par notre propre réflexion, et inspirée par les réflexions des autres, à un ensemble de valeurs qui sont cohérentes entre elles et qui vont faire qu’on va faire des actions qui sont cohérentes avec ces valeurs.

En fait, Sénèque dit ici deux choses : à partir du moment où vous avez des actions qui sont en contradiction avec vos valeurs, il y a un problème dans ce que vous faites. Il y a un profond problème dans votre personnalité qui va être une source de malheur, une source de souffrance à la fois pour vous et pour les autres.

La deuxième chose qu’il dit, il ne le dit pas directement mais c’est implicite dans ce qu’il raconte ici : c’est que pour être le plus heureux possible, c’est-à-dire le plus vertueux possible, il faut aussi avoir réfléchi le plus possible et de la manière la plus pertinente possible à ces valeurs, les avoir choisis par nous-mêmes avec le plus de pertinence par rapport au monde et à ce qui nous rapproche du bonheur et du bonheur pour les autres, c’est-à-dire de la valeur qu’on apporte au monde.

Sénèque encourage Lucilius à prendre davantage le temps que la moyenne des gens à réfléchir aux valeurs que nous voulons porter, les valeurs que nous voulons voir exister dans le monde.

Ça rejoint ce que disait Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde. »

Pour Sénèque, ça passe à la fois donc par la philosophie, c’est-à-dire finalement, l’introspection, la réflexion. Quelles sont les choses dont je pense qu’elles peuvent apporter quelque chose de bon au monde et comment je peux les mettre en action, et derrière, d’avoir des actions qui sont en cohérence avec ça ?

Sénèque pointe avec justesse, même s’il ne rentre pas trop dans les détails, sur le fait qu’à partir du moment où il y a des dissonances entre ce qu’on dit et ce qu’on fait, c’est évident, mais surtout des dissonances dans nos actions.

C’est-à-dire qu’on peut mettre en place des actions parfois dans le monde qui sont en cohérence avec une valeur. Ensuite, mettre en place d’autres actions dans le monde qui sont cohérentes avec une autre valeur. Mais on peut se rendre compte qu’il y a une contradiction entre ces deux actions-là.

Et en général, il y a une contradiction entre les deux valeurs qu’on essaie de porter.

Souvent quand ça arrive, c’est une excellente indication pour nous qu’on a besoin de s’appesantir davantage sur ces valeurs-là, de réfléchir à elles parce que l’idéal de l’homme vertueux, du sage, du philosophe, c’est que ces valeurs soient les plus pertinentes par rapport au monde, les plus pertinentes possibles.

C’est-à-dire que nos valeurs soient calquées sur la réalité.

Il ne suffit pas se dire : je veux la paix dans le monde, du coup, je vais arrêter de manger de la viande et je vais manger des légumes. Il faut qu’on comprenne la corrélation entre la valeur qu’on veut porter, le changement qu’on veut avoir dans le monde et les actions qu’on met en place.

Et pour ça, il faut avoir une certaine pertinence dans la vision du monde parce qu’on peut très bien se créer une histoire de héros, avoir l’impression qu’on est des héros incroyables. Alors que finalement, les valeurs qu’on perçoit par rapport à nous-mêmes sont justes des chimères, c’est-à-dire qu’il n’y a aucune relation entre les valeurs qu’on croit porter et les actions qu’on met en place et le changement qu’on veut voir dans le monde.

Pour donner un exemple simple, c’est comme si quelqu’un se disait : je veux qu’il y ait plus de paix dans le monde et je crois aux pouvoirs magiques des amulettes avec des pierres vertes. Donc, je vais m’acheter une amulette avec une pierre verte et je vais en offrir tout autour de moi. Comme ça, ça va augmenter la paix dans le monde.

Ça ne va pas faire plus de mal que ça de mettre une pierre verte, mais ce n’est pas ça non plus qui va aider.

Je trouve que cette lettre est très pertinente parce qu’elle est à la fois courte et on sent implicitement et explicitement beaucoup de très bons conseils et on a un très bon aperçu.

C’est une excellente fenêtre sur la philosophie stoïcienne et celle de Sénèque qui est que la manière qu’on peut avoir de maximiser notre bonheur, c’est d’avoir une meilleure conscience de nous-mêmes, une meilleure compréhension de nous-mêmes et je vous renvoie vers la vidéo que j’ai publiée récemment sur le fait de se connecter davantage, et d’avoir un meilleur regard sur le monde, une meilleure pertinence.

Finalement, c’est une aventure qui dure tout au long de la vie qui vaut vraiment la peine parce qu’au final la récompense, c’est un meilleur alignement entre ce qu’on veut avoir dans le monde et ce qu’on fait.

Du coup, non seulement davantage de bonheur pour nous-mêmes et pour les autres parce qu’on va avoir le sentiment de faire les actions justes, d’être la personne juste et d’encourager les autres à faire les actions justes, mais aussi de par la pertinence qu’on a acquise grâce à tout ce travail continu que l’on fait tout au long de notre vie, d’avoir une véritable action concrète sur le monde et de se dire que quand on va quitter ce monde, on leur a laissé un petit peu meilleur que quand on est arrivé.

Et ça, c’est un travail qui est à la fois extraordinairement exaltant mais qui aussi extrêmement difficile.

C’est très facile de se mettre des œillères, de rester dans sa tour d’ivoire et de se persuader d’être un héros.

C’est pour ça qu’il faut régulièrement essayer de se remettre en cause, avoir l’introspection, réfléchir et essayer d’avoir un peu moins de divertissement et un peu plus de choses qui peuvent faire de nous des meilleurs êtres humains qui font qu’on va s’améliorer, avoir une meilleure compréhension de nous-mêmes, des autres et de la manière dont le monde fonctionne.

Oui, c’est difficile. Mais en même temps, c’est un programme absolument excitant, exaltant et qui est la pierre angulaire qui fait qu’une vie vaut la peine d’être vécue.

Un des outils que je vous recommande fortement pour avoir une meilleure compréhension de vous-même, c’est le fait de tenir un journal.

Ça vous permet de réfléchir plus loin que si vous étiez juste en train de réfléchir dans votre tête. On dit souvent que l’écriture, c’est un vélo pour l’esprit. Avec la même quantité d’effort qu’il   faut pour réfléchir normalement, vous allez plus loin. Vous allez être plus structuré, plus profond.

Et aussi, c’est une vraie mémoire de vos états à l’instant T pour mieux vous comprendre, mieux voir votre évolution parce que si vous ne rappelez pas dans quel état émotionnel, psychologique vous étiez, quel est l’état de vos réflexions il y a dix ans, comment vous pouvez vraiment vous connaître ?

Et si vous ne pouvez pas vous connaître, comment vous pouvez avoir une véritable action sur votre vie à la fois intérieure et extérieure ?

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